Un appel est lancé pour l’abandon des licenciements chez Swiss Steel
Les syndicats demandent à l’entreprise de renoncer aux 130 suppressions de postes prévues et d’attendre l’effet des mesures politiques en discussion. Comme l’a fait Stahl Gerlafingen.
Après l’abandon des licenciements prévus chez Stahl Gerlafingen, les syndicats, les travailleurs et les travailleuses demandent à Swiss Steel d’en faire autant. Ils lancent un appel que le public est invité à signer pour faire pression sur l’entreprise lucernoise. Alors que diverses mesures sont en discussion au Parlement pour améliorer les conditions-cadre de l’industrie sidérurgique suisse, les syndicats Unia, Syna, la Société suisse des employés de commerce et Employés Suisse jugent, dans un communiqué commun, «incompréhensible» que Swiss Steel n’attende pas que des décisions soient prises concernant ces mesures, avant de mettre à exécution son projet de supprimer 130 postes dans sa filiale Steeltec – et des centaines à l’étranger. Pour eux, cette annonce arrive au pire moment et «détruirait un précieux savoir-faire et des capacités de production».
Et de citer l’exemple de Stahl Gerlafingen, qui a finalement décidé le 20 novembre de suspendre les 120 suppressions de postes envisagées et d’avoir recours au chômage partiel, en attendant l’éventuelle adoption de mesures politiques visant à aider les aciéries en difficulté, qui seront débattues en décembre aux Chambres.
Discussions au Parlement
Le 15 novembre, un jour après l’annonce de licenciements de Swiss Steel, la Commission de l'économie et des redevances du Conseil des Etats s’est prononcée en faveur des motions «Des mesures d'urgence pour Stahl Gerlafingen» et «Accorder un financement transitoire à l'industrie sidérurgique afin de verdir la production et de conserver l'activité en Suisse». De son côté, la Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie du Conseil national a décidé le 19 novembre de soutenir la solution proposée par le Parti socialiste pour aider l’industrie de l’acier, qui consiste en un rabais temporaire sur les taxes d'utilisation du réseau électrique.
Les syndicats avaient déjà rappelé, lors de la manifestation du 9 novembre devant le site de Stahl Gerlafingen, à Soleure, que le Conseil fédéral a prolongé la durée maximale d'indemnisation en cas de chômage partiel à 18 mois pour l'industrie à forte consommation d'énergie. Pour eux, il n’y a dès lors plus aucune raison de procéder à des licenciements, d’autant que de nouveaux instruments de promotion seront disponibles à partir du 1er janvier 2025 pour soutenir financièrement celle-ci dans sa décarbonisation.
Les syndicats espèrent aussi que le Conseil fédéral édicte des directives contraignantes pour l'utilisation d'acier recyclé à faibles émissions dans les marchés publics et dans l'ensemble du secteur de la construction. Cela permettrait aux aciéries suisses de proposer des offres compétitives face à la concurrence étrangère.
L'appel peut être signé sous ce lien.