Unia aussi sur le pont
De son côté, Unia continue à se mobiliser sur ce dossier. Le syndicat avait activement pris part, en octobre dernier, aux Semaines d’action contre la traite (voir L’ES du 6 octobre 2021). «Nous avons par ailleurs été entendus sur la nécessité d’intégrer les partenaires sociaux au troisième Plan d’action national qui devrait être organisé cette année. L’Union syndicale suisse devrait donc y participer», déclare, satisfaite, Marie Saulnier Bloch en charge de ces questions à Unia. La responsable précise encore que deux journées de formation Movendo en ligne consacrées à la thématique sont d’ores et déjà programmées: le 7 mai pour les francophones et le 12 novembre pour les alémaniques. Animatrice de ces rendez-vous, Marie Saulnier Bloch a invité, pour les intéressés de Suisse romande, Angela Oriti, directrice de l’association Astrée (voir ci-dessus). La structure spécialisée en la matière opérant dans le canton de Vaud «dont l’équipe, note-t-elle, fait un excellent travail». Unia projette également d’informer et de sensibiliser les secteurs professionnels concernés par la traite des êtres humains dans le cadre de conférences de branches. Cette démarche lui permettra aussi de récolter des renseignements. La campagne menée avec le Seco l’an dernier en vue d’attirer l’attention des inspecteurs du travail et du marché du travail sur la problématique a aussi montré au syndicat l’importance de poursuivre dans cette ligne et d’approfondir le sujet. Dans ce sens, Unia a prévu de publier une brochure et une vidéo d’information et de sensibilisation. «Ces supports seront destinés à la formation à l’interne, à l’ensemble des partenaires sociaux et plus largement à tout public.»
Une majorité de femmes
Dans le monde, 40 millions de personnes sont, selon l’ONU, victimes de traite et d’exploitation. En Suisse, d’après la Plateforme nationale consacrée à la problématique, 174 nouvelles victimes ont été détectées en 2020 et 500 personnes ont bénéficié de conseils et d’un accompagnement. Ces chiffres restent toutefois clairement en deçà de la réalité. Notons encore que les proies de cette forme moderne d’esclavage proviennent de milieux défavorisés et concernent une majorité de femmes.