Victoire sur l’amiante au Parlement européen
«Ouvriers du bâtiment, mineurs, pompiers et travailleurs chargés de la gestion des déchets sont parmi les personnes les plus susceptibles de développer un cancer des poumons en raison de leur exposition à l’amiante, mais la large utilisation de ce matériau dans les bâtiments est également responsable de la mort de nombreux enseignants et employés de bureau», a rappelé, le 20 octobre dernier, le secrétaire général adjoint de la Confédération européenne des syndicats (CES), Claes-Mikael Ståhl, au lendemain de l’adoption par le Parlement européen du «rapport Villumsen», un rapport législatif sur la protection des travailleurs contre l'amiante. «Ce tueur silencieux n’a que trop longtemps été toléré, a-t-il ajouté. Les syndicats sont donc soulagés que, à la suite d’une campagne de la Fédération européenne des travailleurs du bâtiment et du bois (FETBB), le Parlement européen ait soutenu des mesures de protection contre l’amiante qui pourraient sauver jusqu’à 90000 vies par an.» Le syndicaliste a encore indiqué que 23 substances à haut risque cancérigène ne connaissaient toujours pas de limite d’exposition sur les lieux de travail.
Tom Deleu, secrétaire général de la FETBB, s’est aussi félicité, au nom de son organisation, de l’acceptation du rapport à une très large majorité: 675 voix pour, 2 contre et 23 abstentions, et de la demande du Parlement de fixer une limite d'exposition professionnelle à l'amiante de 1000 fibres/m3. «C'est une victoire sans précédent pour tous les travailleurs qui sont régulièrement exposés à l'amiante, a-t-il déclaré. Nous demandons maintenant à la Commission européenne de suivre les pas du Parlement européen et de légiférer en conséquence. Tout ce qui irait en deçà serait inacceptable et constituerait une offense à la confiance des travailleurs et des citoyens dans l'Union européenne.»