Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Aéroport: 1784 signatures en faveur de meilleures conditions de travail à l'aéroport

Remise des signatures à Mauro Poggia.
© Neil Labrador

Remise des paraphes. «La situation est urgente, et elle est devenue une priorité pour les syndicats genevois», a relevé Yves Mugny, secrétaire syndical d’Unia.

Face à la précarité grandissante des employés sur le site de Cointrin, une pétition a été adressée à Mauro Poggia. La direction a rencontré les syndicats genevois

La coupe est pleine à l'aéroport international de Genève. Stress, mobbing, horaires de fou, pauses non accordées et contrats précaires: les scandales s'enchaînent et se répètent. On se rappelle des auxiliaires engagés avec des contrats de zéro heure garantie chez Dnata, de cette employée qui, faute de pause, avait uriné sur son poste de travail, ou encore de ce salarié de Gate Gourmet licencié après vingt-huit ans de bons et loyaux services pour avoir mangé un petit pain voué à être jeté à la poubelle.

Si les syndicats tirent la sonnette d'alarme depuis des années, la direction de Genève Aéroport et les autorités brillent par leur immobilisme. «Une séance avait eu lieu en décembre 2018 à l'aéroport sous l'égide de la Chambre des relations collectives de travail (CRCT), lors de laquelle les problématiques avaient été identifiées par les syndicats genevois, qui avaient demandé à cette occasion l'ouverture rapide de négociations pour assainir les conditions-cadres sur le site», rappelle Yves Mugny, secrétaire syndical chez Unia.

Alors que Mauro Poggia, conseiller d’Etat en charge du dossier, s'était engagé à intervenir, rien de concret n'a été fait depuis. Raison pour laquelle, le 26 juin, Unia lui a remis en mains propres une pétition accompagnée de 1784 signatures. «La récolte de paraphes a été assez difficile à mener, car l'accès aux travailleurs et aux salles de pause est restreint a l'aéroport», souligne le syndicaliste.

Revendications

La pétition se décline en cinq axes. Elle demande, dans un premier temps, d’assurer des emplois à un taux et un salaire dignes, mais aussi de limiter au maximum le nombre d'emplois précaires, de garantir un rythme de travail décent, la soumission de tous les employés à un champ conventionnel négocié avec les représentants des employés, et enfin, le respect et le contrôle des dispositions légales et conventionnelles. Les objectifs sont multiples: mettre fin à la précarité financière des employés, qui touche même le personnel fixe, en finir avec l’automatisme du temps partiel, limiter le travail précaire, venir à bout du sous-effectif, soumettre tous les employés à une convention collective de travail favorable, et enfin, contrôler que les règles soient bien respectées. «La situation est urgente, et elle est devenue une priorité pour les syndicats genevois. Si les choses ne bougent pas, des actions seront à prévoir», conclut Yves Mugny, qui rappelle qu'un établissement public de cette envergure se doit d'être exemplaire.

Syndicats entendus

Deux jours plus tard, le 28 juin, la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS) a été reçue une heure de temps par la direction de Genève Aéroport. «Nous avons repris tous les points listés par les syndicats genevois en décembre 2018, rapporte le secrétaire syndical. La direction n’avait rien préparé, elle s’est contentée de prendre note et a promis de revenir vers nous.» Espérons que le processus soit bel et bien lancé…

Vers une réinternalisation du personnel de sécurité?

Déposé début juin par des députés de l’alternative et du MCG, le projet de loi 12541 prévoit la réinternalisation du personnel de sécurité sur le site de l’aéroport. En effet, aujourd’hui, la sûreté de l’établissement, des aéronefs et des passagers est essentiellement prise en charge par des entreprises privées telles que Custodio, Protectas, Securitas, SIR ou encore Checkport. «L’aéroport n’assume directement, avec son propre personnel, qu’à peine plus du tiers (35,3%) des engagements, développe le texte. Cette sous-traitance massive apparaît aujourd’hui comme une faiblesse à laquelle ce projet de loi vise à remédier en prévoyant que l’aéroport puisse assurer, par son propre personnel, les tâches nécessaires à la bonne exécution des missions que la loi lui confie.»

Le projet de loi, qui entend garantir autant la sécurité des passagers que des bonnes conditions de travail pour les agents de sécurité, a été envoyé à la Commission de l’Economie.

Pour aller plus loin

«S’il y a de l’argent pour UBS, il y en a pour l’AVS!»

La Chaux-de-Fonds

Début février, militants, syndicats et partis se sont lancés dans la campagne pour la 13e rente. Petit tour du côté de Neuchâtel et du canton de Vaud

«Les patrons ont jeté l’éponge»

Unia a dénoncé la fin de la médiation, organisant une manifestation devant le Palais fédéral à la fin de l’année dernière.

Après l’échec de la médiation pour une meilleure protection contre les licenciements, les syndicats vont plancher sur une initiative populaire. Le président de l’USS, Pierre-Yves Maillard, en dit plus

«Notre pression a porté ses fruits»

Les syndicats s’étaient mobilisés contre l’accord-cadre car il affaiblissait la protection des salaires. La nouvelle démarche entamée entre la Suisse et l’Union européenne (UE) devrait tenir compte de la question.

Protection des salaires et du service public: tels sont les objectifs fixés par l’Union syndicale suisse pour les futures négociations avec l’Union européenne

Victoire d’étape pour les salariés des TPG

En octobre 2022, l’entreprise de transport avait connu deux jours d’arrêt de travail, les employés avaient obtenu, à l’issue du conflit, satisfaction sur leur revendication d’une indexation pleine et entière des salaires.

La grève des Transports publics genevois (TPG) du mercredi 31 janvier n’a pas eu lieu. Réclamant une augmentation salariale de +1,5% en sus de l’indexation de 1%, 120 francs net...