Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Deuxième pilier: taux d’intérêt minimal insuffisant

Alors que le taux actuel est déjà très bas, le Conseil fédéral doit remonter plus fortement le taux d’intérêt minimal afin qu’il profite aux assurés, plaide l’USS

Après des années de taux historiquement bas, la Commission fédérale de la prévoyance professionnelle (Commission LPP) a recommandé au Conseil fédéral, le 4 septembre dernier, d’augmenter de 0,25% le taux d’intérêt minimal applicable dans la prévoyance professionnelle. Ce qui le porte à 1,25% pour 2024. Ce taux fixe l’intérêt minimal auquel les avoirs en capital du 2e pilier, relevant du régime obligatoire, doivent être rémunérés.

L’Union syndicale suisse (USS), qui préconisait de porter à 2% ce taux d’intérêt, a vivement réagi à cette décision. Dans son communiqué, la faîtière dénonce un taux nettement moins élevé que le renchérissement actuel. Rappelant que les rentes des caisses de pension ont chuté ces dernières années, tant en raison de ce taux d’intérêt plancher que de la baisse du taux de conversion, l’USS indique que, de nouveau, ce sont les assurés, actifs et retraités, qui en feront les frais: «Le capital de vieillesse des assurés continue à perdre de la valeur, et la remontée des taux d’intérêt à ne pas profiter aux actifs. Alors même qu’il leur a déjà fallu payer un lourd tribut à la phase des taux d’intérêt négatifs, qui a conduit à des rentes encore plus basses».

Pourtant, la loi est claire, précise l’USS: «Le taux d’intérêt minimal doit être fixé de telle façon que le rendement des placements des caisses de pension profite aux assurés.» Or, ce taux est inférieur aux rendements depuis des années. Si le Conseil fédéral suivait la recommandation de la Commission LPP, cela prolongerait cette situation et induirait des «conséquences dramatiques pour les travailleuses et les travailleurs – notamment pour les plus de 50 ans – car non seulement leurs salaires stagnent, mais ils s’exposent à une dépréciation de leurs avoirs de vieillesse.»

La faîtière syndicale rappelle que les caisses de pension sont dans une situation confortable, notamment en raison de la remontée des taux sur les marchés. «Au premier semestre 2023, la plupart des institutions de prévoyance ont réalisé des rendements deux fois plus élevés que nécessaire. Et pourtant, elles refusent de répercuter sur les assurés les taux d’intérêt plus élevés. C’est incompréhensible. Pendant ce temps, les assureurs empochent des bénéfices toujours plus élevés avec la prévoyance professionnelle», note l’USS. Alertant aussi sur le risque «de provoquer une grave crise de confiance envers le système du 2e pilier».

 

Pour aller plus loin

Le Conseil fédéral dit non à une 13e rente AVS

Remise des signatures à la chancellerie.

Au grand regret de l’Union syndicale suisse, le gouvernement s’est opposé à son initiative visant à rehausser le niveau des retraites. Mais les syndicats n’ont pas dit leur dernier mot…

AVS 21, en passe d’être adoptée par le Parlement

Le Conseil national et le Conseil des Etats se lancent dans l’élimination des divergences sur la réforme. La hausse de l’âge de la retraite des femmes n’est pas contestée

Avivo Genève: soirée-débat sur AVS 21

Alors que le Parlement fédéral est sur le point d’accepter la contre-réforme AVS 21, l’Avivo Genève invite toutes les personnes intéressées à une soirée-débat sur ce thème, qui...

L’AVS, bien plus avantageuse que le 3e pilier

Remise de l'initiative pour une 13e rente AVS.

La faîtière des syndicats a réalisé une étude comparative des coûts et des prestations de l’AVS et de ceux de la prévoyance privée. Les résultats sont imparables et appellent à un renforcement du 1er pilier