Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Eviter les catastrophes humaines et familiales

Employé de maison au travail dans une salle de bain.
© Thierry Porchet

Dans le contexte de pandémie actuelle, les employés de maison, sans aide financière, risquent bien de se retrouver en grande difficulté.

Unia, le Syndicat des services publics et l’Entraide protestante demandent au Conseil fédéral de prendre en compte les employés domestiques

Pas d’aide financière prévue pour le personnel de maison dans le contexte de la pandémie de coronavirus. Lors de sa conférence de presse du 8 avril dernier, le Conseil fédéral (CF) a annoncé avoir renoncé à poursuivre cette piste en raison de la complexité de la thématique des employés domestiques, renvoyant dès lors les employeurs à leur devoir. Une décision qui va à l’encontre des attentes d’Unia, de l’Entraide protestante (Eper) et du Syndicat des services publics (SSP). Dans un communiqué commun, ils ont demandé une protection pour ces salariés «les plus précarisés». «Aucune solution n’a été apportée pour des dizaines de milliers de personnes qui assurent le travail domestique, celui d’assistance et de soins dans le domaine privé, cela malgré les promesses du CF», déplorent les partenaires, insistant pour que cette catégorie de travailleurs ne soit pas oubliée. «La situation actuelle aura pour ces derniers des conséquences très graves, leurs ressources financières déjà faibles étant d’un coup réduites à néant», dénonce le trio. Et de rappeler que le personnel de maison accomplit des tâches essentielles au fonctionnement de la société: ménage, garde d’enfant, aide aux seniors ou aux personnes en situation de handicap, etc. Autant d’activités remplies majoritairement par des migrantes engagées par des privés dont nombre d’entre elles, dans le contexte de crise sanitaire actuel, sont empêchées de travailler. Et se retrouvent sans salaire, leur patron refusant ou ne pouvant les payer. Cet état de fait se révèle d’autant plus inquiétant que ce secteur est marqué par la précarité: rémunérations basses, emplois instables et multiples, couverture sociale lacunaire ou absente, statut légal fragile, voire inexistant... «La Suisse ne doit pas oublier ces travailleurs indispensables à notre système économique et social. Il faut prendre les mesures nécessaires pour éviter des catastrophes humaines et familiales», martèlent Unia, l’Eper et le SSP qui réclament au CF des compensations urgentes pour pallier les pertes de salaires, en complément au soutien que pourraient apporter les cantons. Parallèlement, les partenaires demandent que le personnel de maison encore actif dispose d’informations préventives et ait accès au matériel de protection. Un congé payé doit également être accordé aux employés qui font partie des personnes à risque. «La Confédération et les cantons doivent garantir que les employeurs privés prennent leurs responsabilités envers leurs salariés.»

Pour aller plus loin

La solidarité avec la lutte chez DPD tisse sa toile internationale

Capture d'écran de la vidéo.

Des syndicalistes des quatre coins du monde ont apporté mercredi dernier leur soutien à Unia et aux travailleurs suisses de l’entreprise de logistique

Le beurre et l’argent du beurre? C’est encore non!

Des collègues d'Unia lors de la remise des signatures.

Les citoyennes et citoyens genevois ont dit une nouvelle fois «non» à une extension des horaires d’ouverture des magasins sans compensation pour le personnel de vente. Et maintenant, on fait quoi?

La grève en suspension…

Manifestation de solidarité à Fribourg.

Après cinq semaines de conflit, la grève chez Smood devrait connaître un temps de suspension. L’Etat de Genève, où se trouve le siège de la plateforme, a lancé lundi une procédure de conciliation. Durant toute la semaine dernière, les livreuses et les livreurs ont poursuivi leur lutte pour le respect et la dignité, ponctuée à Fribourg par une manifestation de solidarité

«Nous irons jusqu’au bout»

Gréviste de Smood applaudissant.

Les grévistes de Smood poursuivent leur lutte. Epaulés par Unia, ils attendent toujours des solutions de leur employeur. Dans l’intervalle, une pétition de soutien munie de plus de 12000 signatures a été remise à la direction de la plateforme de livraisons et à Migros, partenaire de l’entreprise