Social: craintes infondées
Le rapport de l’Observatoire sur la libre circulation compile aussi les données concernant les assurances sociales. Les travailleurs provenant de l’UE et de l’AELE contribuent, selon les derniers chiffres disponibles, à hauteur de 25,5% aux cotisations d’assurance chômage alors qu’ils perçoivent 32,8% des indemnités. S’ils sont bénéficiaires nets, c’est qu’ils présentent un «risque de chômage supérieur», indique le rapport. Leur durée d’indemnisation moyenne est de 101 jours contre 102 pour les Suisses. Pour l’AVS, c’est le contraire, les ressortissants européens financent le premier pilier à hauteur de 27,1% et ne perçoivent que 15,2% des prestations. En ce qui concerne l’AI, sur les près de 250000 rentes versées, seulement 19% sont attribuées à des Européens. «Les craintes selon lesquelles la libre circulation pourrait provoquer une augmentation massive du nombre de prestations AI ne se sont pas confirmées.» Enfin, pour ce qui est de l’aide sociale, le taux de bénéficiaires européens (2,7%) n’est pas très éloigné de celui des détenteurs d’un passeport à croix blanche (2,1%).
Une directive sur les salaires minimums en Europe
Le 7 juin dernier, le Conseil et le Parlement de l’UE sont parvenus à s’entendre sur la Directive relative à des salaires minimums adéquats. Celle-ci astreint les Etats membres à porter les salaires minimums à au moins 60% du salaire médian d’ici à deux ans. Environ 24 millions de salariés sont concernés, dont pas moins de 4 millions chez nos voisins italiens. La directive favorise encore les conventions collectives de travail (CCT), qui devront être négociées avec des syndicats. Des plans d’action pour les encourager devront être mis en place, par exemple lors de l’attribution de marchés publics. Et il faudra veiller à leur respect. Quant aux syndicalistes, ils ne devront subir aucune discrimination en raison de leurs activités. L’Union syndicale suisse salue cette décision. «La Suisse doit reprendre cette directive», écrit dans un communiqué la faîtière syndicale. Si, avec les mesures d’accompagnement, notre pays dispose des «instruments les plus efficaces de toute l’Europe pour faire respecter les salaires minimums inscrits dans les CCT», seule la moitié des travailleurs sont protégés par une CCT. «La Suisse a donc besoin de davantage de CCT afin que les salaires et les conditions de travail en place s’améliorent dans le commerce de détail, la logistique, le journalisme ou encore l’agriculture.»