Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

«Le signal donné est de bon augure»

Dépôt des signatures la semaine dernière par les représentants des syndicats et partis ayant participé à leur récolte.
© Unia Valais

Dépôt des signatures la semaine dernière par les représentants des syndicats et partis ayant participé à leur récolte.

La population valaisanne se prononcera dans les urnes sur l’extension des horaires d’ouverture des magasins, le référendum ayant largement abouti

Mission accomplie. Et plutôt deux fois qu’une. Les syndicats valaisans Unia, Syna, SCIV et Sap, avec les partis politiques Entremont Autrement, le POP, le PS et les Verts ont déposé, le 6 septembre dernier à la Chancellerie du canton à Sion, 5408 signatures en faveur du référendum contre la révision de la Loi concernant l’ouverture des magasins (LOM). Une première étape encourageante pour la coalition, sachant que 3000 paraphes auraient suffi. «La population s’est montrée solidaire du personnel et a aussi exprimé sa reconnaissance après la période Covid qui a placé les professionnels de la branche en première ligne. Et, bien sûr, nous avons reçu un très bon accueil des vendeuses et des vendeurs qui refusent cet élargissement. Même opposition des petits commerçants qui nous ont autorisé l’accès à leur enseigne», commente Blaise Carron, secrétaire régional d’Unia Valais. L’Union commerciale valaisanne (Ucova) rejette en effet la prolongation des horaires soutenue en revanche par Trade Valais, l’association des grandes enseignes: «La grande distribution n’a d’autres objectifs que de capter la clientèle des petits magasins.» Rappelons que la révision de la LOM prévoit des horaires de fermeture des magasins à 19h, contre 18h30 actuellement, ainsi qu’une extension des zones touristiques dans lesquelles le personnel peut être employé sept jours sur sept, dimanche et jours fériés compris, et ce jusqu’à 21h.

Valeurs sociétales en jeu

«Ce projet est synonyme de dégradation des conditions de travail des salariés. Il sera encore plus difficile de concilier vie professionnelle et vie privée», dénonce le syndicaliste, soulignant par ailleurs que les crèches ferment toutes leurs portes avant 19h, posant des problèmes supplémentaires. «La nouvelle LOM est un comble dans un canton qui sacralise la famille et promeut l’accompagnement des enfants dans leurs études et leurs activités sportives et culturelles.» La coalition dénonce par ailleurs «un pas supplémentaire vers une société de surconsommation, de gaspillage et de production accrue des déchets». «La question touche aussi aux valeurs sociétales», complète Blaise Carron, insistant encore sur la notion de zones touristiques dans la mouture révisée de la LOM. «Cette dernière fixe des critères larges qui autoriseront par exemple, en cas d’acceptation, que les centres-villes de Sion ou de Brigue soient considérés comme des zones touristiques!»

Blaise Carron se montre plutôt optimiste quant au résultat de la votation qui aura lieu avant mai 2024. «Le signal donné par la population est de bon augure, mais il devra se confirmer dans les urnes afin que nous puissions corriger les errances du Parlement. Le personnel s’oppose fermement à l’extension des horaires. Il n’y a pas de négociations possibles. Mais le sujet est récurrent et risque bien de revenir encore et encore sur le tapis.»

Pour aller plus loin

Mode en ligne: pratiques coupables

Tri de dizaines de colis à la Poste.

Des millions de colis de vêtements et de chaussures circulent en Suisse. Soutenu par diverses organisations, dont Unia, Public Eye lance une campagne contre les modèles d’affaires violant les droits humains et nuisant à l’environnement. L’ONG réclame l’intervention du Parlement

Le patron du Soliat condamné

Action devant l'auberge en 2018.

Le responsable de l’établissement du Creux-du-Van était poursuivi pour infraction à la Loi sur le travail, volet pénal du conflit l’ayant opposé à Unia en 2017 et 2018

Smood et Simple Pay devront s’expliquer devant la justice

Banderole Unia: "Smood: plus de respect pour les travailleurs et travailleuses!"

Les voies de la négociation collective et de la conciliation n’ayant pas abouti, quatre requêtes en droit du travail ont été déposées simultanément auprès des Tribunaux des prud’hommes de Genève, Vaud, Neuchâtel et Valais pour un montant de 125000 francs. Unia encourage les autres employés de Smood à saisir la justice pour réclamer leur dû

Sous-enchère sur les pistes valaisannes

Remontée mécanique.

Entre 2018 et 2021, plus d’un tiers des salaires versés par les sociétés valaisannes de remontées mécaniques ne respectaient pas les minima du contrat-type de travail