Les métallos genevois veulent de meilleures conditions de travail
La campagne en vue du renouvellement de la Convention collective de travail est lancée. Indemnités repas, limitation du travail temporaire, vacances et salaires font parti des revendications prioritaires
Après les maçons, c’est au tour des métallos genevois de réclamer leur part du gâteau. Grands oubliés du bâtiment, leurs salaires minimums n’ont quasi pas bougé depuis 2011 et leurs indemnités de repas et de déplacement sont jusqu’à trois fois inférieures à celles des maçons.
Réunis autour d’une grillade syndicale par Unia sur le chantier du Pont-Rouge le 25 avril, plus de 150 travailleurs du secteur ont assisté au lancement officiel de la campagne en vue du renouvellement de la Convention collective de travail (CCT). Pour rappel, la métallurgie du bâtiment rassemble les 5000 travailleurs actifs notamment dans l’électricité, la plomberie, le chauffage, la serrurerie ou encore la ferblanterie à Genève.
Nouvelles catégories
Le cahier de revendications contient 18 propositions au total, dont voici les quatre plus importantes: un panier repas unique de 25 francs par jour; 25 jours de vacances au lieu de 22; la limitation du travail temporaire à 10% sur les chantiers; et, enfin, un remaniement des classes salariales, qui ne sont plus adaptées à la réalité des métiers techniques. «Dans les classes existantes, les chefs d’équipe ne sont pas reconnus, tout comme l’expérience et les diplômes étrangers, regrette Blaise Ortega, responsable du secteur à Unia Genève. L’évolution est limitée: on peut rester aide-monteur, et au salaire minimum, toute sa vie.» Le syndicat exige la création de trois classes supplémentaires afin que chaque travailleur soit reconnu: aux catégories aide-monteur et monteur A (respectivement travailleur sans diplôme et travailleur avec CFC) s’ajoutent la catégorie monteur CE (chef d’équipe), monteur B (travailleur avec AFP) et monteur B1 (travailleur sans diplôme avec plus de trois ans d’expérience).
«Les salaires minimums n’ayant pas été augmentés depuis plus de huit ans, ni même indexés au coût de la vie, nous nous battrons également pour que cela change, poursuit le syndicaliste. Aujourd’hui, c’est un vrai combat qui commence.» Et José Sebastiao, responsable de la campagne aussi présent dans les négociations, d’ajouter: «Ce sont les plus mal lotis du bâtiment. Un maçon manœuvre non qualifié est mieux payé que le plus diplômé des métallos.»
Compte à rebours
Des dates de séances de négociations ont déjà été agendées entre les employeurs et Unia, seul signataire de cette CCT: une nouvelle convention doit être ficelée avant avril 2020, sans quoi, la menace d’un vide conventionnel pourrait se concrétiser. «La balle est dans le camp des patrons, insiste le syndicaliste. S’ils sont d’accord d’entrer en matière sur les revendications des travailleurs de manière apaisée, tous les feux seront au vert. Par contre, s’ils viennent à la table des négociations sans vraie volonté d’avancer, les feux passeront au rouge, nous hausserons le ton et, à l’image des maçons, des mobilisations très sérieuses seront à prévoir sur les chantiers.»