Les primes maladie, premier fossoyeur du pouvoir d’achat
En se ralliant à la position du Conseil des Etats, la Commission du Conseil national ignore la réalité de la population suisse, estime l’Union syndicale suisse qui appelle à un retour à la raison
Le contreprojet à l’initiative d’allègement des primes du Parti socialiste («Maximum 10% du revenu pour les primes d’assurance maladie») suit son chemin. Le 4 juillet, la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique (CSSS) du Conseil national a décidé de se rallier à la version du Conseil des Etats, jugée largement insuffisante par l’Union syndicale suisse (USS). Pour mémoire, celui-ci a proposé en mai que les cantons augmentent leur contribution à la réduction des primes maladie à hauteur de quelque 356 millions de francs par an. Des miettes, selon les syndicats, qui rappellent dans un communiqué de presse que ce montant ne correspond même pas à un seul pourcentage du volume total des primes.
«La CSSS du Conseil national montre clairement qu’elle entend continuer à ignorer les problèmes de pouvoir d’achat de larges couches de la population, regrette l’USS. La charge que représentent les primes maladie est devenue insupportable. Aujourd’hui déjà, une famille doit consacrer plus de 1000 francs par mois au paiement de ses primes et, cet automne, ces dernières menacent de nouveau d’exploser. Le Parlement doit par conséquent absolument revenir sur cette décision en automne.»
Rappelons qu’il y a quelques mois, les primes ont augmenté en moyenne de 6,6% en Suisse, et on s’attend à des hausses comparables à la rentrée. L’USS souligne que le coût de la santé figure toujours en tête des nombreux baromètres publiés des préoccupations de la population. «La majorité de la CSSS fait ainsi malheureusement savoir qu’elle vit dans un monde parallèle et n’a aucune idée des soucis concrets qui sont ceux du peuple suisse.»
La session d’automne sera celle de la dernière chance, et l’USS appelle le Parlement à «revenir à la raison» en faisant aboutir le bon contreprojet du Conseil national lors de ses dernières délibérations. A bon entendeur...