Les syndicats solidaires avec le collectif de la rue Royaume à Genève
Jeudi dernier, un collectif de militants occupait un immeuble vide de la rue Royaume à Genève. Ce bâtiment abandonné avait été la proie des flammes en janvier 2021. L’incendie avait provoqué la mise à la rue de dizaines de personnes, dont plusieurs travailleuses et travailleurs sans statut légal, victimes de marchands de sommeil, rappelle la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS) dans un communiqué où elle exprime sa solidarité avec le collectif.
En début d’après-midi, la police, venue avec fourgons et troupes anti-émeutes, a dispersé violemment le rassemblement de sympathisants et de militants réunis devant l’immeuble, sous couvert d’absence d’autorisation de manifester. Un député, Jean Burgermeister, par ailleurs assistant de la direction régionale d’Unia Genève, a affirmé avoir été frappé par un agent, de même que le photographe de la Tribune de Genève. Les forces de l’ordre ont ensuite arrêté les 20 squatters présents dans l’immeuble. Ces personnes, retenues en garde à vue, ont été condamnées le lendemain, hormis un mineur qui attend la suite de la procédure à son encontre. Tous les militants ont été libérés depuis.
La CGAS dénonce l’intervention brutale ordonnée par le Conseil d’Etat à la suite de la plainte du propriétaire et «s’associe aux revendications pour le droit au logement et contre la spéculation immobilière portées par le collectif». Elle rappelle que, comme d’autres organisations, elle s’attache «à démontrer que la condition de l’autorisation est une entrave illégitime au droit de manifester, en se basant sur le droit international». La faîtière syndicale genevoise exigeait aussi la libération des personnes arrêtée. Pour elle, «cet usage de la force est inopportun, disproportionné et par conséquent illégitime, scandaleux et inacceptable.»
La CGAS demande à ce que les revendications du collectif de la rue Royaume soient entendues, débattues et que des solutions durables soient trouvées. Avant de revendiquer le droit au logement, la régularisation des sans-papiers et le droit de manifester, elle précise: «Il est inacceptable que la spéculation immobilière, conjuguée à la double précarité économique et liée au statut de séjour, ait raison du droit au logement pour tous.»