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Les syndicats veulent améliorer la CCT Location de services

Offres d'emploi pour des jobs temporaires.
© Thierry Porchet

Les syndicats demandent des salaires minimums plus élevés, la réglementation du temps de travail et un système de contrôle efficace.

Pour réduire la précarisation dans le monde du travail et les abus, les syndicats revendiquent une meilleure CCT pour les employés temporaires

Les négociations pour le renouvellement de la Convention collective de travail (CCT) Location de services ont commencé. Dans ce cadre, Unia, Syna, Employés Suisse, ainsi que la Société suisse des employés de commerce demandent des salaires minimums plus élevés, la réglementation du temps de travail et un système de contrôle efficace. Leur objectif: améliorer les conditions de travail des employés temporaires et lutter contre une tendance des employeurs à réduire leur personnel fixe pour contourner les dispositions légales de protection et les conventions collectives de travail. Dans de nombreuses entreprises, les conditions d’engagement des intérimaires sont en effet bien moins favorables que celles des salariés fixes.

La CCT expirant à la fin de l’année, il est urgent, selon les syndicats, de réduire les abus de ce secteur en plein essor «non seulement dans l’intérêt du personnel, mais aussi dans celui des agences de travail temporaire qui respectent les règles et offrent des services de qualité en faveur des employés». Dans un communiqué commun, ils dénoncent que le patronat fasse de plus en plus porter le risque d’entreprise sur les employés intérimaires.

Augmenter les salaires

Les organisations des salariés réclament, dès le 1er janvier 2024, une augmentation des salaires minimums de 200 à 250 francs en termes réels pour tous les employés non soumis à une CCT de branche ou d’entreprise valable. «Cela représente environ la moitié des temporaires, dont nous estimons le nombre total à 150000 personnes», explique Véronique Polito, vice-présidente d’Unia.

Les syndicats demandent aussi l’introduction d’une compensation automatique du renchérissement pour les années suivantes; un salaire minimum pour les employés titulaires d’un diplôme de degré tertiaire (haute école ou formation professionnelle supérieure); l’interdiction de contourner les salaires minimums légaux via le travail temporaire; des contrôles et des sanctions «en cas de demeure de l’employeur dans la CCT». «Il n’est pas rare que des employés temporaires soient renvoyés à la maison faute de travail. Ils ne sont alors pas payés comme prévu. Ce qui est comparable à du travail sur appel», dénonce Véronique Polito.

Contrôles nécessaires

Une réduction de la période d’essai à un mois au maximum et un allongement du délai de congé à au moins un mois après la période d’essai sont également revendiqués; ainsi qu’une majoration de salaire en cas de fluctuation du nombre d’heures pour les employés temporaires. «Le supplément n’est appliqué qu’à partir de 45 heures. Or, les temporaires engagés à temps partiel sont de plus en plus nombreux. Ils sont donc particulièrement flexibles, sans ajout en cas d’heures supplémentaires», indique la responsable syndicale.

Pour sa mise en œuvre effective, les syndicats demandent également un meilleur financement des contrôles effectués dans le cadre de la CCT Location de services et des CCT de branche de force obligatoire. Et Véronique Polito de conclure: «De manière générale, les agences temporaires revendiquent toujours plus de flexibilité et veulent encore étendre cette forme d’engagement à davantage d’emplois. Or, depuis les années 1990, le travail temporaire est en hausse constante. Depuis l’introduction de la CCT Location de services, il y a dix ans, la masse salariale des temporaires a augmenté de 66%.»

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