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Les vendeuses très remontées

Une vendeuse brandit une pancarte demandant des salaires décents
© Thierry Porchet

Dans la vente, les salaires sont toujours inférieurs à la moyenne et n'ont augmenté que de 0,2% depuis 2016.

Lors de leur conférence de branche, les employés du commerce de détail ont exigé d’être partie prenante de la numérisation de leur métier. Ils continuent à demander de meilleures conditions de travail, notamment salariales

Le 23 avril, une soixantaine de vendeurs et de vendeuses membres d’Unia ont participé à la Conférence de branche du commerce de détail à Berne. Le premier grand thème qui a été abordé est la numérisation de la branche, et notamment l’introduction de nouveaux systèmes numériques dans les magasins, à l’image des caisses en libre-service ou des systèmes de gestions de stocks et de commandes. Ces derniers ont une incidence directe sur les conditions de travail des employés, soulève Unia dans un communiqué de presse. «Ces dispositifs alourdissent souvent la charge de travail et comportent un risque de suppressions d’emplois. Les cadres et la direction se rendent souvent compte trop tard des problèmes dans la pratique et tendent à ne pas toujours prendre au sérieux les retours des employés.»

Dans ce contexte, il est important pour les travailleurs d’avoir voix au chapitre. Les membres d’Unia ont demandé que leur droit de participation soit respecté lors de l'acquisition, des essais ou de la mise en œuvre des nouveaux systèmes informatiques. «Ces droits doivent d'ailleurs être renforcés dans des conventions collectives de travail (CCT), souligne le syndicat. Les membres demandent aussi des règles contraignantes dans les CCT pour que les ressources en personnel libérées par des processus de travail numérisés soient réaffectées à l’espace de vente pour le conseil à la clientèle par exemple.» C’est d’ailleurs ce que le syndicat allemand ver.di a obtenu des magasins H&M...

Non à la dégradation des conditions de travail

Le deuxième acte de réflexion portait sur les conditions de travail du personnel de vente, qui subit toujours de vives attaques de la part de la droite. Et Unia d’en citer quelques-unes: «Le conseiller fédéral Guy Parmelin veut autoriser le shopping de luxe le dimanche dans les villes, alors que le conseiller national PLR Philippe Nantermod veut supprimer l’interdiction du travail du dimanche pour les épiceries rurales. A Zurich, une initiative cantonale demande douze ouvertures dominicales et la Ville de Berne expérimente un allongement du temps de travail du week-end.»

Les travailleurs, totalement opposés à tout allongement ou extension des horaires d’ouverture, répondent que ceux-ci génèrent des problèmes de santé tels que stress et burn-out, en plus d’empêcher toute vie sociale et familiale épanouissante. 

Quant aux salaires, ils font remarquer qu’ils sont toujours inférieurs à la moyenne et à la traîne puisque, selon l’indice suisse des salaires, ils n’ont augmenté que de 0,2% depuis 2016 en tenant compte du renchérissement, contre 1,3% par an pour la productivité dans la branche. «Le mécontentement des vendeuses et des vendeurs est palpable. Ils participeront ensemble à la grande manifestation pour de meilleurs salaires le 21 septembre prochain à Berne.» Rendez-vous est pris! 

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