Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Moutier, Maillot jaune du tour

mécaniciens devant une machine
© RTS

Anciens de chez Bechler et Tornos, ces mécaniciens de précision remettent en état de vieux tours, s’appuyant souvent sur des plans collectés dans les entreprises de l’Arc jurassien. Ici, de gauche à droite, Jürg Kummer, Walter Hürlimann, Jean-Louis Schlup et Georges Monnier.

La RTS diffuse le 6 décembre «Les héros du tour», un documentaire consacré aux mécaniciens bénévoles du Musée du tour automatique de la cité prévôtoise

Sa distribution en salles a été suspendue en raison de la situation sanitaire, mais Les héros du tour sera diffusé sur la RTS le 6 décembre. Ce documentaire de Bertrand Theubet s’intéresse aux activités du Musée du tour automatique et d’histoire de Moutier et à l’équipe de mécaniciens retraités formée par Walter Hürlimann. Véritables gardiens du patrimoine, ces bénévoles remettent en état de vieux tours fabriqués chez Bechler, Petermann ou Tornos, et mettent à l’abri de précieuses archives industrielles. Le film suit ces ultrapassionnés, on les regarde bichonner leurs vieilles machines, on les écoute raconter leur métier et c’est tout un pan de l’histoire industrielle et sociale de la cité prévôtoise qui est dévoilé, avec ses hauts et ses bas. Au début des années 2000, 600 ouvriers de Tornos perdent leur emploi, le documentaire montre des syndicalistes de la FTMH, l’un des syndicats qui ont précédé Unia, planter tout un champ de croix devant le fabricant de machines-outils. «Ce cimetière de croix symbolise ce qui se passe chez Tornos et dans tout l’Arc jurassien où on licencie à tour de bras», explique aux travailleurs rassemblés le président de la commission du personnel de l’époque, Daniel Heizmann. «J’ai fait 49 ans de service, et puis, on m’a dit qu’il fallait rentrer à la maison, que c’était une mise à la retraite anticipée, mais pour moi, c’était un licenciement», témoigne l’un des Héros du tour, Jean-Louis Schlup. «On est parti sans cadeau ni rien. J’avais deux blouses de travail et mes collègues m’ont dit de les prendre, je voulais plus porter ce logo sur les épaules, mais ils ont insisté et mis une blouse dans mon cornet, je suis rentré avec. Le lendemain, le téléphone sonne pour dire qu’il manquait une blouse… Alors je suis venu remettre ma blouse.» Le film ne cache pas l’amertume de ces mécaniciens de précision pour le manque de reconnaissance de l’employeur envers leur travail et leur savoir-faire. «Il faut être fier de ce qu’on fait, même si c’est un métier manuel, c’est un joli métier, conclut Georges Monnier, un autre de ces papys attachants. Ce qui le rend un peu moins joli, c’est la pression de la production, on est toujours sous pression, mais si on pouvait le pratiquer à notre rythme, de manière tranquille si l’on peut dire, cela serait un super beau métier.»

Les héros du tour, dimanche 6 décembre à 20h45 sur RTS2, rediffusion le 7 décembre à minuit; site du film: lesherosdutour.ch

Pour aller plus loin

Juin 1918, les manifestations contre la vie chère

Manifestation contre la vie chère à Berne, 1917.

Sur fond de crise européenne, le pays est agité de violents conflits sociaux qui culminent en novembre 1918. Le centenaire de la grève générale est l’occasion de rappeler cet événement central de l’histoire de la Suisse

Des militants trotskystes se mettent à nu

Jacques Prod'hom et Jacqueline Heinen lors d'une manifestation à Genève.

Dans le livre 1968… des années d’espoirs, Jacqueline Heinen et 110 autres anciens membres de la Ligue marxiste révolutionnaire témoignent de leurs années de militance

J’avais 16 ans en 1968!

Fils d’une famille ouvrière, je fréquentais les scouts, ma mère pensait qu’au contact de la jeunesse dorée de la Riviera vaudoise, j’apprendrais les bonnes manières, au lieu de...

Signes avant-coureurs de Mai 68

photo tirée du film, manifestation à Lausanne

Dans la mouvance du cinquantième anniversaire de Mai 68, le réalisateur Alex Mayenfisch, auteur d’un documentaire consacré à la Suisse des années 60, revient sur les prémices de cette époque dans nos frontières. De son côté, une étudiante de 16 ans livre ses impressions sur ce printemps contestataire.