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«Nous devons nous mobiliser pour voir nos salaires augmenter»

Le 21 septembre dernier, plus de 500 Valaisans et Valaisannes se sont déplacés à Berne pour la manifestation salariale.
© Olivier Vogelsang

Le 21 septembre dernier, plus de 500 Valaisans et Valaisannes s'étaient déplacés à Berne pour la manifestation salariale. 

Unia Valais organise le 16 novembre à Sion une manifestation cantonale en faveur des hausses des salaires.

Le samedi 16 novembre, Unia Valais organise une grande manifestation salariale dans la capitale du canton. Le syndicat revendique une augmentation des salaires effectifs et minimums de l’ordre de 5% pour toutes et tous, ainsi qu’une revalorisation dans les secteurs à bas salaires. Animée par des formations de tambours et des groupes folkloriques, la manifestation s’annonce haute en couleurs. En plus de la présidente d’Unia, Vania Alleva, la venue de Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale suisse, est programmée. Secrétaire régional d’Unia Valais, Blaise Carron souhaite un rassemblement le plus large possible de toutes les professions, du privé comme du public. Interview.

© Thierry Porchet

Pourquoi organisez-vous cette manifestation?
Cette manifestation répond à une nécessité. En effet, depuis plusieurs années, alors que l’argent coule à flot, les salaires sont à la traîne. Par ailleurs, avec la non compensation de l’inflation, les travailleurs et travailleuses du Valais, comme du reste de la Suisse, subissent une véritable érosion de leur pouvoir d’achat.
En tant que syndicalistes, il est de notre devoir de fournir les outils et les moyens adéquats aux salariés pour obtenir des augmentations salariales et des améliorations de leurs conditions de travail. Parmi ces outils, la mobilisation collective sur les lieux de travail et dans la rue sont les plus adéquats et efficaces car ils permettent la création d’un rapport de force. Et c’est seulement avec un rapport de force, par la mobilisation collective, que les salariés se donnent les moyens et l’opportunité d’obtenir leur dû.
Par analogie, la lutte collective, la mobilisation sur les lieux de travail ou dans la rue doivent être pour les salariés ce que le pinceau est au peintre, la truelle au maçon ou la paire de ciseaux à la coiffeuse, c’est-à-dire les outils indispensables pour obtenir des améliorations de leurs conditions et de meilleurs salaires. Sans ces moyens, les salariés n’obtiennent pas ce qu’ils méritent, mais seulement ce que leurs employeurs veulent bien leur donner.

Comment se fait-il que les salariés s’appauvrissent alors que la conjoncture est bonne et que nombre de branches connaissent une pénurie de personnel?
Il y a deux éléments qui expliquent ce malheureux phénomène. D’une part, les gains de productivité générés par une intensification du travail ne sont pas redistribués car ils sont accaparés par les patrons, les cadres supérieurs et évidemment les actionnaires.
D’autre part, l’inflation des dernières années, de l’ordre de 5% n’a pas été, ou que partiellement, compensée.
Cela démontre également que le résultat des négociations salariales ne sont pas le fruit d’échanges rationnels entre les différentes parties. En effet, quels arguments plus rationnels pour justifier des augmentations salariales que la bonne conjoncture et la pénurie de personnel!?

Pourquoi est-il important de se mobiliser et de venir à Sion ce jour-là?
Pour plusieurs raisons. D’abord le Valais n’a pas de grands centres urbains. Cela signifie que les manifestations d’ordre économique ou politique sont plutôt rares et que nous nous rendons généralement à Berne, Lausanne ou Genève pour manifester. Or, toutes les augmentations salariales pour l’artisanat du bâtiment, pour l’industrie des machines, pour la chimie, par exemple, se négocient en Valais et ce sans compter le contrat-type de la vente qui est dans les mains de l’Etat. Les salariés doivent faire entendre leur voix là où les décisions les concernant se prennent.
Par ailleurs, le revenu des Valaisannes et des Valaisans est le plus faible de Suisse alors même que nous vivons en Valais une période de haute, voire de très haute conjoncture et ce en particulier dans la construction et tous les métiers de l’artisanat du bâtiment. Outre la compensation intégrale du renchérissement, nous devons donc nous mobiliser pour que les salariés puissent bénéficier d’une part plus équitable du gâteau, de la richesse qu’ils créent et ainsi voir leurs revenus augmenter.
Un élément supplémentaire qui justifie à lui tout seul la nécessité de prendre part à cette manifestation est celui d’initier en Valais la pratique de la mobilisation collective. Avec cette première manifestation cantonale pour les salaires, nous souhaitons un rassemblement le plus large possible de toutes les professions et les corps de métiers, du privé, du public et du parapublic. Nous souhaitons donc ce que cette manifestation en Valais se perpétue et se répète chaque fois que cela sera nécessaire. 

«La lutte collective, la mobilisation sur les lieux de travail ou dans la rue doivent être pour les salariés ce que le pinceau est au peintre, la truelle au maçon ou la paire de ciseaux à la coiffeuse, c’est-à-dire les outils indispensables pour obtenir des améliorations de leurs conditions et de meilleurs salaires.»
Blaise Carron, secrétaire régional d’Unia Valais

Manifestation cantonale pour les salaires à Sion, samedi 16 novembre à Sion

10h30 Rassemblement devant l’hôtel le Castel, Rue du Scex 38, et départ du cortège

11h15 Arrivée sur la Place du Midi, rassemblement final avec concerts

Transport gratuit depuis Monthey (départ 9h45, parking Manor), Martigny (10h, Place de Rome) et Sierre (10h, parking Manor), inscription sur valais.unia.ch/manifestation-pour-les-salaires-a-sion

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