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«Nous voulons des emplois fixes!»

Stand d'information d'Unia aux abords de l'aéroport.
© Thierry Porchet

Unia se fâche à nouveau contre Genève Aéroport. Toute la semaine, le syndicat tient un stand aux abords de l’aéroport et informe le personnel pour dénoncer le recours au travail temporaire chez les chauffeurs de bus actifs sur le tarmac.

Le service des bus aux voyageurs de Genève Aéroport compte plus de 40% de temporaires, actifs depuis plusieurs années. Unia demande que ce personnel expérimenté soit, à terme, internalisé

Mathieu* est conducteur de bus sur le tarmac de Cointrin depuis plusieurs années. Il est chargé de transporter les voyageurs lors de leur embarquement ou de leur débarquement de l’avion. Parmi les plus anciens du service, c’est un travailleur expérimenté. Et pourtant, son employeur n’est pas l’aéroport de Genève, mais l’agence de travail temporaire Adecco. «J’ai un contrat à durée indéterminée qui me garantit un minimum de 120 heures de travail par mois, mais en réalité, comme tous les autres qui sont dans mon cas, je travaille à temps plein.» D’après lui, les besoins sont pourtant permanents. «Toutes ces années, j’ai travaillé sans aucune interruption.»

Mises à part l’insécurité de l’emploi et la précarité liées à ce statut, les différences de traitement entre les employés sont multiples. «Nos salaires sont deux fois moins élevés que nos collègues au bénéfice de contrats fixes et, contrairement à eux, nous n’avons pas de système de primes, liste le temporaire. Avant, comme les autres, nos plannings étaient connus deux mois avant et nous avions droit à deux week-ends de libres. Depuis 2014, on nous donne nos plannings quinze jours à l’avance et nous n’avons plus qu’un dimanche de congé par mois.»

Contrats fixes exigés

Las de cette situation, les employés temporaires réclament des emplois fixes. Unia, qui a récemment mis le doigt sur cette situation, a obtenu de Genève Aéroport des chiffres plus précis: sur 77,7 équivalents temps plein dans le service, 44,7 sont fixes et 33 sont temporaires, soit 42,47% des effectifs. «On nous a expliqué qu’en prévision de l’ouverture de la nouvelle aile Est en 2021, les contrats temporaires avaient été multipliés depuis 2012», rapporte Yves Mugny, secrétaire syndical. Autrement dit, en 2021, certains chauffeurs auront déjà travaillé neuf ans en tant que temporaires... Quels seront les besoins après 2021? «La direction, rencontrée fin août, nous a informés que 24 temporaires seraient maintenus, soit environ 35% des travailleurs. Nous leur avons demandé que ces employés, formés par l’aéroport et compétents, passent en contrats fixes, mais elle a refusé. Certes, internaliser ce personnel et lui offrir de meilleures conditions de travail sera plus coûteux, mais quand on sait que l’établissement public cantonal a enregistré 85 millions de francs de bénéfices nets en 2018, c’est inadmissible de ne pas le faire!»

De son côté, Genève Aéroport répond qu’il fait appel à Adecco en soutien à ses employés fixes. «La contribution de ces temporaires est très variable et donc essentiellement à temps partiel, lors de ces pointes d’affluence, déclare Madeleine Von Holzen, sa porte-parole. Dès lors que des postes de chauffeurs de bus se libèrent à Genève Aéroport, une mise au concours publique est lancée et un recrutement s’effectue dans les règles de l’art.» Des offres sur lesquelles tous les temporaires se ruent, dans l’espoir de décrocher le Graal. «Cela dit, malgré notre expérience et notre connaissance du terrain, on nous préfère parfois des gens venus de l’extérieur...»

*Prénom d’emprunt.

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