Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Pour un vrai droit de manifester à Genève

Contre les entraves répétées à la liberté de réunion pacifique, une coordination se crée au bout du lac, dont Unia fait partie

En réaction au durcissement des conditions de manifester ces derniers mois, une Coordination genevoise pour le droit de manifester (CGDM), composée de syndicats, de partis de gauche, d’associations et de collectifs militants, a vu le jour au mois de juin.

Déjà en 2012, la révision de la Loi sur les manifestations sur le domaine public avait provoqué la colère de bon nombre d’entre eux. Qualifiée de loi «anti-manifs», celle-ci exige notamment la mise en place d’un service d’ordre par les organisateurs, ainsi qu’une amende pouvant aller jusqu’à 100000 francs en cas de débordements et/ou de violences.

Les entraves vont désormais plus loin. Selon un communiqué de presse de la CGDM, les organisateurs d’une manifestation peuvent maintenant «se voir imposer des frais avant même que la manifestation n’ait eu lieu», liés par exemple au dérangement de places de stationnement. Des émoluments seraient également prévus «pour toute demande d’autorisation parvenant aux services de l’Etat moins de 30 jours avant la date prévue de la manifestation et dont le caractère urgent ne serait pas démontré». Enfin, il est à présent interdit de manifester pour toute demande parvenant moins de 48 heures avant l’événement. Tout cela n’est pas nouveau dans le sens où ces conditions sont clairement stipulées dans le règlement d’exécution de la loi, mais jusqu’en 2019, les sanctions n’étaient pas appliquées. Un changement de cap qui serait motivé, selon les autorités cantonales, par le comportement de plus en plus désinvolte des organisateurs de manifestations.

Actions

Dans les faits, la CGDM prend note déjà de plusieurs contraventions délivrées à la suite de manifestations ou de piquets de grève et dénonce un «harcèlement judiciaire et bureaucratique». A ce jour, la note dépasse les 4000 francs.

Face aux atteintes à ce droit démocratique fondamental, plusieurs répliques sont en cours. D’abord, un recours a été déposé auprès de la Chambre administrative contre la décision de facturer des émoluments de 500 francs pour la manifestation en mémoire de ce jeune migrant afghan s’étant donné la mort fin mars au Foyer de l’Etoile. De même, durant la procédure, la CGDM exige du Conseil d’Etat qu’il ne facture plus de tels émoluments. Enfin, elle est en train de produire un rapport «faisant largement état des multiples violations de la liberté de réunion pacifique à Genève», qui sera rendu public à la fin de l’été.

Pour aller plus loin

Le Tribunal fédéral donne le feu vert au dumping salarial

Les grévistes de la Providence ont été désavoués par le TF qui a jugé le mouvement illicite. Pour leur avocat, ce verdict ne respecte pas les règles de la démocratie.

Les grévistes de l’Hôpital de la Providence licenciés en 2013 sont déboutés. Pour leur défenseur, le droit de grève est «annihilé»

Victoire d’Unia contre la blanchisserie Elis Suisse

Elis Suisse SA, anciennement Lavotel, a été désavoué par la justice qui a constaté le non-respect de la procédure de licenciement lors de la fermeture du site de La Sarraz

«En Suisse, on doit payer les salaires en francs suisses»

fonderie de Von Roll

Unia regrette que le Tribunal fédéral donne raison à des entreprises qui ont payé des frontaliers en euros tout en ne se prononçant pas sur le fond du problème

Pour l’égalité de traitement entre travailleurs LGBT et hétérosexuels

Selon une enquête de la Fédération genevoise des associations LGBT, environ un tiers des employés gays et lesbiennes subissent des discriminations.

A son dernier congrès, l’Union syndicale suisse a convenu d’intégrer systématiquement des revendications antidiscriminations lors des négociations de CCT