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Questions brûlantes au cœur de l’Assemblée de l’USS

Pierre-Yves Maillard, nouveau président de la faîtière syndicale, a mis en perspective dans son discours d’ouverture les enjeux syndicaux actuels

Accord-cadre, retraites, grève des femmes et protection des syndicalistes et des lanceurs d’alerte étaient au cœur de l’Assemblée des délégués de l’Union syndicale suisse (USS) du 24 mai dernier. Une assemblée conduite pour la première fois par Pierre-Yves Maillard. Le nouveau président est revenu sur les enjeux actuels et à venir pour le monde du travail. Et sur des avancées obtenues tout récemment, comme la rente-pont pour les chômeurs de plus de 58 ans. Parmi les thèmes «brûlants», Pierre-Yves Maillard s’est félicité que l’USS ait «constamment tenu la même ligne» sur l’accord-cadre institutionnel. «Nous nous opposons fondamentalement au fait que nos mesures de protection des salaires soient soumises à un examen, par la Cour de justice européenne, de leur compatibilité avec les principes de la liberté du commerce. Les mesures d’accompagnement sont du droit intérieur et doivent le rester», a-t-il précisé. Il s’inquiète également de «la question des aides d’Etat qui fait aussi partie de ce qui doit être clarifié dans le sens de la défense du service public en Suisse», et demande au Conseil fédéral de renégocier l’accord. Sur un autre plan, le président a appelé à une «offensive sur les salaires», alors que ces derniers ont légèrement baissé, de 0,5%, depuis deux ans et que les hausses des primes maladie pèsent toujours sur les revenus disponibles. Autre sujet brûlant, les retraites, avec un 2e pilier «dans une situation surréaliste». «Jamais le rythme d’accumulation du capital n’a été aussi rapide (180 milliards de plus ces quatre dernières années) et jamais les prestations n’ont évolué de manière aussi catastrophique (baisse de 9% des rentes en moyenne depuis une bonne dizaine d’années)», a-t-il relevé, avant de plaider pour un renforcement de l’AVS, avec des recettes supplémentaires et une 13e rente. Sujet qui sera à l’ordre du jour de la prochaine Assemblée des délégués. Autre question des plus actuelles: la grève des femmes du 14 juin. Le président a salué l’énorme engagement pour cette mobilisation, «qui s’annonce comme un jour qui peut marquer l’histoire de notre pays». Et d’inviter à un rôle actif des syndicats pour que ce mouvement social «s’inscrive dans la durée et la continuité». Pour Pierre-Yves Maillard, «s’engager dans la continuité, c’est se syndiquer» et c’est aussi «traduire en propositions concrètes et réalisables l’immense besoin de justice qui s’exprimera».

L’ensemble de ces thèmes ont été débattus par les délégués, qui ont adopté plusieurs résolutions. Parmi elles, une résolution «pour une Suisse sociale dans une Europe sociale», une autre sur la prévoyance vieillesse où l’assemblée rejette le relèvement de l’âge de la retraite des femmes et la baisse des prestations. Une troisième exige de «protéger les personnes qui s’engagent» et propose des mesures concrètes de modifications du Code des obligations contre les licenciements abusifs. Dans la résolution sur la grève des femmes, les délégués appellent toutes les forces syndicales à faire de cette journée une réussite et à ce que, dès le 15 juin, les syndicats s’activent à la réalisation rapide des revendications «afin que la grève des femmes soit un succès sur le long terme».

Les résolutions sont disponibles sous: uss.ch

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