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Solidarité avec les employés du tertiaire

Restaurant fermé.
© Thierry Porchet

Unia réclame une série de mesures propres à aider les salariés qui ont subi de plein fouet les effets de la pandémie comme les travailleurs du secteur de l’hôtellerie-restauration.

Les délégués du secteur tertiaire d’Unia ont adopté une résolution pour soutenir les salariés subissant les effets de la crise sanitaire et décerné un prix à des membres particulièrement engagés

«Nous ne paierons pas l’addition!» Voilà, en une phrase, l’état d’esprit qui a prévalu lors de l’assemblée des délégués du secteur d’Unia organisée le 25 janvier dernier en ligne, Covid oblige. Une trentaine de personnes ont pris part à cette réunion virtuelle et évoqué la situation des salariés des domaines de la vente, de la logistique, des soins, de la sécurité ou encore de la livraison. Des employés qui subissent de plein fouet les effets de la pandémie de coronavirus et œuvrent sans relâche, en première ligne, depuis près d’un an. Et ce, dans des conditions de travail susceptibles de mettre leur santé en danger. «Les journées sans fin et le stress sont bien souvent leur lot quotidien», a indiqué Unia dans un communiqué, sans oublier non plus la situation de collaborateurs qui ont été contraints d’arrêter de travailler, comme le personnel de l’hôtellerie-restauration, au demeurant toujours particulièrement concerné par les incertitudes liées à son avenir. Ces travailleurs, a souligné le syndicat, peinent à régler leurs factures et leurs emplois sont menacés. «Avec les pertes de salaires, les employés, épine dorsale de l’économie, paient un (trop) lourd tribut à la crise.» Dans ce contexte, l’assemblée a adopté une résolution en leur faveur.

Fins de mois difficiles

Les délégués ont demandé, en premier lieu, le versement intégral du salaire pour les personnes soumises à la réduction de l’horaire de travail (RHT) et gagnant 5000 francs et moins. «Les bas salaires, amputés de 20%, permettent difficilement de boucler les fins de mois alors que les charges fixes et sociales n’ont, elles, pas diminué. Nous avons connaissance de personnes qui risquent d’être expulsées de leur appartement, car elles ne parviennent plus à s’acquitter de leur loyer», précise Véronique Polito, membre du comité directeur d’Unia et coresponsable du secteur tertiaire. Les participants ont aussi réclamé l’arrêt des licenciements dans les entreprises bénéficiant du soutien de l’Etat. «Le chômage et le sous-emploi augmentent. Nombre de sociétés procèdent à des licenciements perlés pour éviter les plans sociaux ou introduisent des congés-modifications avec, entre autres, des rémunérations à l’heure. Nous avons des exemples de cette manière de procéder dans la vente et l’hôtellerie-restauration», s’indigne la responsable, estimant que la solidarité doit s’exercer alors que ces catégories de travailleurs ont dû consentir à de gros sacrifices pour freiner la pandémie. Autre revendication des délégués: des mesures de protection supplémentaires et davantage de contrôles sur les lieux de travail pour garantir la santé du personnel.

Renforcer la protection de la santé

«Avec la menace d’une troisième vague, notamment en raison du variant plus contagieux du virus, il faut prendre de nouvelles dispositions, comme tester à large échelle, en particulier dans les homes.» Véronique Polito estime aussi nécessaire de prendre en compte la pénibilité générée par le port du masque la journée durant, comme l’exigent certaines professions. «Il est impératif de prévoir des pauses toutes les deux heures à l’air libre pour s’oxygéner.» La surveillance des concepts de protection doit aussi être assurée par des inspecteurs. «Ce n’est pas le moment de se relâcher. Dans les commerces ouverts, il s’agit entre autres de vérifier le respect du nombre de clients autorisé.» L’offre scolaire et la garde d’enfants doivent aussi être garanties pour les collaborateurs chargés de services de base. Enfin, l’assemblée s’est prononcée contre toute velléité de déréglementer le temps de travail et de prolonger les horaires d’ouverture des commerces. Une position claire alors que déjà des élus demandent que les magasins puissent ouvrir leurs portes huit dimanches au lieu des quatre permis aujourd’hui. Et avec le risque, note encore la syndicaliste, d’un effet boule de neige. «Au prétexte de sortir de la crise économique, on veut étendre le travail du dimanche. Dans la vente, la logistique et les transports seraient alors aussi concernés. Et la brèche ouverte, d’autres secteurs d’activités comme les salons de coiffure, les cabinets dentaires, etc., devront suivre. Nous ne voulons pas d’une société active professionnellement 24 heures sur 24. Aussi néfaste pour la santé que pour l’environnement.»

Un engagement récompensé

La réunion a encore été consacrée au décernement de prix «Engagement». Ce sont les régions qui proposent des candidats. Cette année a été exceptionnelle avec la nomination de plusieurs personnes particulièrement actives dans la défense des droits des salariés. Il s’agit d’Amandine Jutzeler Barut, œuvrant dans un home; Clotilde Pinto, défendant les conditions de travail dans la vente; et Virginie Duheme et Stéphanie Bianchi, membres de la commission du personnel de Weight Watchers qui se sont battues pour limiter le nombre de licenciements dans cette société et pour un plan social digne de ce nom. Enfin, à XPO, l’un des plus grands groupes de logistique du monde, Clevince C., Marco L. et Amilcar G. ont eux aussi été récompensés. Avec le soutien d’employés et de délégués, ces représentants du personnel ont organisé «une impressionnante grève de deux semaines, sauvé trois emplois et obtenu un plan social pour les autres». Un trophée symbolique a été remis aux lauréats.

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