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Stop à la répression antisyndicale au Kazakhstan!

Deux dirigeants du syndicat des travailleurs des hydrocarbures et des énergies ont récemment été pris pour cible. Une campagne internationale demande aux autorités de réagir

Le 10 novembre dernier, alors que Dmitry Seniyavskiy, dirigeant de la section locale de Karaganda du syndicat des travailleurs des hydrocarbures et des énergies (Fewu), était en train de bricoler dans son garage, un groupe d'inconnus est entré et l’a violemment attaqué. Victime d’un traumatisme crânien, de fractures des bras et de nombreuses ecchymoses au visage et au corps, le syndicaliste a dû être hospitalisé, rapportent les fédérations syndicales internationales. Avant cela, il avait déjà reçu des menaces téléphoniques, juste après avoir assisté à une conférence organisée par la Confédération syndicale internationale (CSI). A savoir que le Fewu est un ancien adhérent du centre syndical indépendant (Confédération des syndicats indépendants, KNPRK, interdite par les autorités kazakhes depuis début 2017). Pour ces syndicats indépendants, il ne fait nul doute que cette attaque est directement liée aux activités militantes de Dmitry Seniyavskiy.

D'ailleurs, elle intervient juste avant que la mission syndicale internationale représentée par la CSI, l’Union internationale des travailleurs de l’alimentation (IUF), la Confédération du travail de la Russie (KTR) et le syndicat norvégien Industri Energi, un affilié à Industriall, se soit rendue dans le pays, du 13 au 15 novembre, eu égard aux nombreuses violations en matière de liberté syndicale et aux représailles contre les militants syndicaux indépendants.

Cet épisode n'est pas le premier du genre dans ce pays. En septembre, le leader de ce même Fewu, Erlan Baltabai, a été arrêté «sous de fausses accusations» et fait l'objet de poursuites pénales pour ingérence de l'Etat dans les affaires internes des syndicats. Coïncidence, ou pas, en 2017, ce dernier participait à la Conférence internationale du travail où il a parlé de la répression antisyndicale au Kazakhstan. Quant à Larisa Kharkova, présidente de la KNPRK, elle fait toujours l'objet d'accusations criminelles.

Campagne internationale

Les fédérations Industriall et CSI condamnent fermement ces récentes attaques «barbares et odieuses» contre les responsables syndicalistes au Kazakhstan et demandent qu'une enquête soit menée et que les responsables soient punis. «Le gouvernement poursuit sa campagne de répression contre l’activité des syndicats indépendants dans le pays, foulant aux pieds ses obligations en vertu de la Convention 87 de l’OIT sur la liberté syndicale et fomentant la violence et l’intimidation contre les défenseurs des droits des travailleurs, a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI. Nous appelons le gouvernement à y mettre un terme, à tenir ses engagements en vertu du droit international et à assurer que les travailleurs soient traités avec dignité et respect.» Pour rappel, le Kazakhstan se classe parmi les dix pires pays concernant les violations des droits des travailleurs, selon la CSI.

Une campagne a été lancée par Labourstart, exigeant de mettre fin aux persécutions et à la violence perpétrées contre les dirigeants syndicalistes indépendants, et d’assurer la liberté et la sécurité des activités syndicales dans le pays.

 

Pour soutenir la campagne, rendez-vous sur: labourstartcampaigns.net

 

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