Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Suppression annoncée de 60 postes à l’Hôpital fribourgeois

Le Syndicat des services publics du canton s’insurge, dénonçant un étranglement financier

Alors que la pandémie de Covid-19 n’a pas encore dit son dernier mot, l’Hôpital fribourgeois (HFR) annonce un budget 2022 qui débouchera sur des coupes drastiques dans les effectifs. Il prévoit un déficit de 15,7 millions de francs sur un chiffre d’affaires de 515,2 millions. Ce budget ne tient pas compte de l’impact du Covid-19 cette année. Deux autres scénarios sont prévus: l’un avec une perte de 38,4 millions si la pandémie impacte l’HFR pendant 3 mois, et l’autre avec un trou de 87,6 millions si elle le touche durant 9 mois. Pour ces deux scénarios, les déficits pourraient être revus à la baisse selon les résultats des discussions en cours avec l’Etat de Fribourg sur la question de la prise en charge des surcoûts ainsi que des baisses de recettes résultant du report des opérations non urgentes dû au Covid-19.

La version de base du budget, et ses 15,7 millions de déficit, implique la diminution d’une soixantaine de postes de travail, en équivalent plein temps, ces prochaines semaines ou mois. La responsable communication de l’HFR assure, dans le journal La Liberté, qu’il n’y aura pas de licenciements mais des départs naturels, des réductions de pourcentage ou la non-reconduction de contrats à durée déterminée. La restructuration devrait toucher tous les secteurs et sites de l’hôpital.

Le Syndicat des services publics (SSP) fribourgeois dénonce un «étranglement financier». Selon lui, le déficit est dû à un manque de financement de la part du Canton: les prestations d’intérêt général prévues par la Lamal seront, en 2022, inférieures à celles versées de 2012 à 2014. «Pourtant, les besoins en matière de prise en charge hospitalière n’ont fait qu’augmenter!» s’indigne le SSP, mentionnant que Fribourg se trouve à la 17e place des cantons sur le montant de ces prestations octroyées par habitant. «Avec une telle politique d’austérité, il n’est pas étonnant que les finances de l’HFR présentent un déficit structurel aussi important. Ce dernier est accentué par les suppressions de prestations sur les sites périphériques, qui poussent les patients à se faire soigner hors canton, ou dans des cliniques privées», ajoute le SSP dans son communiqué, avant de questionner: «Le Conseil d’Etat veut-il la fin de l’HFR comme hôpital public?»

Personnel à flux tendu, au bord de l’épuisement…

Le syndicat rappelle que le personnel de l’HFR «fournit un travail admirable, dans un contexte de pandémie extrêmement difficile», et que dans de nombreux services, «les employés travaillent à flux tendu, au bord de l’épuisement parfois». Dans ces conditions, couper 60 postes, soit environ 2% du personnel, «est totalement à contre-courant: supprimer des postes de travail alors que le personnel est confronté à une urgence sanitaire sans précédent est la pire chose à faire». Ce qu’il faut au contraire c’est, note le SSP, augmenter les effectifs, non seulement dans les soins, mais également dans le secteur du nettoyage où le nombre d’employés a été drastiquement abaissé.

Opposé à ces diminutions de postes, le syndicat invite l’ensemble des partis et organisations défendant le service public à constituer «un front de défense de l’HFR comme hôpital public». Un appel déjà entendu par le Parti socialiste fribourgeois qui a annoncé vouloir intervenir prochainement au Grand Conseil en faveur du maintien des 60 emplois et pour exiger du Conseil d’Etat de tout mettre en œuvre afin de soutenir l’hôpital public, cela «quelques semaines après le vote clair pour des soins infirmiers forts».

Pour aller plus loin

Unia défend bec et ongles le personnel du home La Colombe

Employées et syndicalistes ont manifesté bruyamment devant l’établissement de Colombier. Des échanges, parfois tendus, ont suivi avec le patron, Jean-François Staehli.

Soutenu par le syndicat, le personnel de l’EMS neuchâtelois qui a brusquement fermé ses portes est venu demander des comptes à son employeur.

«Il ne faut pas permettre de signer des CCT moins bonnes que la loi»

Banderole demandant de bonnes conditions de travail dans les soins.

Unia a participé à la consultation sur le second volet de la mise en œuvre de l’initiative sur les soins infirmiers, consacrée à l’amélioration des conditions de travail.

Un «Manifeste du care» adopté lors d’un colloque d’Unia

Professeur à la Haute école spécialisée de la Suisse italienne, Nicolas Pons-Vignon est intervenu pour insister sur la nécessité d’impliquer le personnel dans la planification des soins.

Les besoins des patients et les valeurs éthiques des soignants sont au cœur d’un document plaidant pour des soins de qualité discuté et approuvé samedi à Olten.

Le Valais se dote d’un plan canicule

Les entreprises devront se référer au plan de la Suva afin de mettre en place des mesures telles que des vêtements adaptés, la mise à disposition de l’eau et des protections solaires ou encore l’organisation des pauses supplémentaires à l’ombre.

Les partenaires sociaux valaisans se sont accordés autour de mesures qui protégeront les travailleurs actifs à l’extérieur en cas de fortes chaleurs. Satisfaction d’Unia, à l’origine de ce plan