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Une absurdité sociale et écologique

Unia Genève réagit à l’importation massive de préfabriqués depuis l’Espagne et l’Italie pour un chantier du PAV pourtant prétendu exemplaire sur le plan environnemental

Début juin, nos confrères de la Tribune de Genève révélaient que des milliers de modules de salles de bains et de toilettes préfabriqués allaient être importés d’Espagne et d’Italie par camions pour les logements du «Quai Vernets». Ce futur lotissement, qui sera le premier chantier du PAV (projet de transformation de grande envergure du quartier Praille Acacias Vernets) et dont la moitié des maîtres d’ouvrage sont des entités publiques, se veut être exemplaire en matière d’écologie, de qualité et d’économie circulaire… Notamment basé à 100% sur les énergies renouvelables, Quai Vernets a déjà obtenu le label «Site 2000 watts» avant même sa construction.

Une aberration, selon Unia Genève, qui s’est fendu d’un communiqué de presse quelques jours plus tard. «Le syndicat ne peut rester passif face aux conditions de travail des ouvriers et aux répercussions sur l’emploi à Genève de cette pratique. Les arguments avancés par l’entreprise qui pilote le chantier ne tiennent pas la route: les courts délais, la diminution des déchets et la réduction des coûts. Cela fait maintenant plus de dix ans que les discussions autour du quartier du PAV ont démarré. Largement assez pour ne pas se retrouver coincés aujourd’hui par des délais. Quant à la diminution des déchets, cela est cocasse pour un chantier qui se veut écologique. Depuis des années, les techniques ont changé et, en Suisse, l’obligation de recycler les déchets est obligatoire. Qu’en est-il en Espagne ou en Italie?»

Les associations patronales, elles, dénoncent dans les colonnes de la Tribune de Genève une concurrence déloyale et regrettent que les maîtres d’ouvrage n’aient pas recouru à des entreprises locales.

Mieux contrôler

Pour Unia, le seul objectif de cette manœuvre est la réduction des coûts de la main-d’œuvre pour maximiser les profits. «Les autorités vont-elles continuer à soutenir cette absurdité qui va à l’encontre de notre économie, de l’emploi et de l’environnement à l’heure de l’urgence climatique?» questionne Unia. Le syndicat a adressé des courriers au Département du territoire ainsi qu’aux maîtres d’ouvrage en vue d’obtenir des explications quant à ces choix. Ces courriers sont restés, pour l’heure, sans réponse.

«Pour Unia, il est nécessaire et urgent de créer une commission tripartite pour le suivi de l’intégralité du chantier du PAV, lit-on dans le communiqué de presse. Car aujourd’hui, ce sont des toilettes d’Espagne et d’Italie qui seront installées, et demain, aurons-nous des cuisines venant de Chine?»

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