Programme à découvrir sur: semaine-egalite.ch
Dans le cadre du plan d’action municipal «Objectif zéro sexisme dans ma ville», une semaine d’égalité est organisée à Genève jusqu’au 8 mars prochain
Se sentir serein et légitime dans sa ville? C’est l’objectif de la Semaine de l’égalité 2021 à Genève, entamée le 27 février et qui durera jusqu’au 8 mars prochain. Intitulée «Elle-x-s sont dans la place!», cette dernière est organisée notamment par le Service Agenda 21 - Ville durable et les Bibliothèques municipales. Chaque année, ces acteurs proposent, en parallèle de la Semaine de l’égalité et de la Journée internationale des droits des femmes, de présenter une thématique sous l’angle du genre et de l’égalité. Cette édition vise à interroger les usages différenciés de la ville, à prendre la mesure des inégalités qui s’y manifestent et à explorer les pistes d’action pour construire une ville plus ouverte, accessible et accueillante. La programmation sera présentée, en raison de la crise sanitaire, sous un format digital. A l’affiche: discussions et tables rondes en ligne autour, par exemple, de l’ouvrage «I will be different every time. Femmes noires à Bienne» ou encore sur «Les algorithmes sont-ils sexistes?». En attendant la partie en présentiel, reportée à des temps meilleurs.
Zéro sexisme… ou presque
La semaine d’égalité s’inscrit dans le plan d’action «Objectif zéro sexisme dans ma ville» que le Conseil municipal avait adopté en 2019. Ce dernier, organisé sur une première phase de trois ans, a pour but de questionner le harcèlement dans l’espace public. Plusieurs projets, comme des actions de sensibilisation, des mesures de formation du personnel de l’administration ou encore des projets menés dans le but de féminiser progressivement l’espace public, ont ainsi déjà vu le jour ces dernières années. La Ville de Genève a également mandaté la professeure Marylène Lieber de l’Université de Genève pour mener une enquête sur les pratiques des femmes dans les espaces publics genevois. Le rapport, remis en septembre dernier, montre que, si la qualité de vie est appréciée à Genève, toutes les femmes ne profitent pas de la même manière des ressources offertes. En effet, les inégalités dans l’accès et l’usage de la ville se situent autour de plusieurs critères comme l’âge, le revenu ou encore le statut légal. L’étude révèle également que les femmes se sentent généralement plus légitimes dans l’espace public lorsqu’elles y accompagnent des personnes à charge comme des enfants, des personnes âgées ou des personnes à mobilité réduite. Elle met aussi l’accent sur les différentes formes de violence vécues à répétition par les femmes: «L’espace public apparaît ainsi comme un espace en tension, un lieu de passage, que les femmes veulent investir mais où elles vivent de nombreuses interactions non désirées», lit-on sur le site de la Ville de Genève. En conclusion de l’enquête, la professeure propose plusieurs recommandations pour rendre la ville plus égalitaire, parmi lesquelles l’intégration des enjeux de genre dans les plans d’aménagement. A travers cette action, la Ville de Genève permet un regard nouveau sur la masculinisation des espaces publics. Et souligne que les problèmes de sexisme n’ont pas disparu avec la crise sanitaire, bien au contraire...