Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Vers une hausse des contrôles inopinés dans la coiffure

Unia, Syna et l’association patronale ont décidé d’augmenter la surveillance des salaires dans une branche où la sous-enchère est forte

Un an après l’entrée en vigueur de la Convention collective de travail (CCT) nationale des coiffeurs, le 1er mars 2018, l’heure était au bilan pour les partenaires sociaux, soit les syndicats Unia, Syna et l’association patronale Coiffure Suisse.

Cette CCT obligatoire couvre 4200 salons de coiffure dans tout le pays et 10700 employés, dont 95% sont des femmes. Elle fixe des salaires minimums, dans une branche où la concurrence est vive et la sous-enchère fréquente. Elle introduit également des possibilités de formation continue. Mesures ayant permis «d’améliorer l’image de la branche et les perspectives pour les jeunes qui se lancent dans la profession», notent les partenaires sociaux dans un communiqué commun. La nouvelle convention renforce ainsi l’attractivité de la branche, relèvent-ils.

Durant cette première année d’existence de la CCT, 200 contrôles des conditions de travail ont été effectués. Ils ont révélé un taux d’infraction aux salaires minimums dans 55% des entreprises auscultées. Un nombre inquiétant dans le contexte actuel. «Face à ce nombre important d’entorses à la CCT et à l’arrivée massive de nouveaux acteurs bradant les prix, les partenaires sociaux ont décidé d’intensifier leur activité de contrôle en 2019», poursuivent syndicats et patronat. Ils ont ainsi convenu d’effectuer 250 contrôles supplémentaires cette année. Ces derniers ne seront pas annoncés au préalable. «Une phase de test menée l’année passée a permis de démontrer l’efficacité et les vertus préventives de tels contrôles inopinés», soulignent-ils.

Afin d’assurer cette charge supplémentaire, les partenaires sociaux ont sollicité les autorités de contrôle officielles de vingt cantons et des mesures ont déjà été mises en place. Grâce à ce renforcement des contrôles, ils souhaitent «promouvoir un climat de concurrence saine dans le but de stabiliser les conditions d’exercice de la profession».

Salaires liés à l’expérience

Pour rappel, les salaires minimums de la CCT concernent tant les coiffeuses et les coiffeurs qualifiés que les non-qualifiés et instaurent une progression salariale valorisant l’expérience durant les cinq premières années. Ainsi, un employé qualifié (CFC ou équivalent) doit toucher 3800 francs la 1re année et arriver à 4000 francs la 5e année. Un employé semi-qualifié (AFP ou équivalent) démarre à 3420 francs la 2e année (pas de montant fixe pour la 1re) et atteint 3900 francs la 5e année. Un employé non qualifié touche 3350 francs la 1re année et progresse jusqu’à 3800 francs la 5e année.

Plus d’informations: service-cct.ch sous «coiffure»

Pour aller plus loin

Reconduction de la CCT de la vente à Lausanne

La Convention collective de travail (CCT) pour le commerce de détail de la ville de Lausanne est reconduite et étendue jusqu’au 31 décembre 2024. «C’est une bonne chose, souligne...

Panique à Genève

Le personnel des magasins est soumis à des conditions de travail inacceptables, sans mesures de sécurité

Bienveillance et respect du personnel attendus

Migros à Chailly, Lausanne.

Unia a réclamé l’application stricte des mesures de protection contre le coronavirus dans tous les commerces de détail. Prise de température dans des magasins et point sur la situation

Les travailleurs des plateformes, ces oubliés

Téléphone portable ouvert sur une application de livraison de repas.

Entre perte de revenu et exposition aux risques de contamination, les chauffeurs VTC et les livreurs à deux roues sont aussi victimes de la crise du coronavirus