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Le salaire minimum genevois dans la vente est menacé

Les associations patronales ont déposé un recours auprès du Tribunal fédéral contre le contrat-type de vente récemment édicté. Unia dénonce une attitude irresponsable

Nouveau rebondissement dans la saga du commerce de détail genevois. Jusqu’ici, faute de dialogue possible entre syndicats et employeurs pour parvenir à une convention collective digne de ce nom, le Conseil de surveillance du marché de l’emploi (CSME) avait édicté un contrat-type de travail (CTT) pour la branche, dont la nouvelle version assurait un salaire minimum de 4007 francs. Cela dit, l’enthousiasme des syndicats Unia et Sit aura été de courte durée, apprenant fin février que plusieurs associations patronales du commerce de détail avaient déposé un recours auprès du Tribunal fédéral, demandant l’effet suspensif dudit CTT. «C’est clairement un acte d’irresponsabilité de la partie patronale, réagit Pablo Guscetti, secrétaire syndical à Unia. Ce sera évidemment au Tribunal fédéral de se déterminer mais les conséquences pourraient être très graves, principalement la disparition du salaire minimum dans un secteur fortement touché par la sous-enchère salariale.» Pour le syndicaliste, cette annonce s’inscrit dans un contexte général d’attaques contre les mesures d’accompagnement à la libre-circulation des personnes, dont le CTT fait partie pour enrayer le dumping. «Il y a une fermeture totale des employeurs du secteur à toute démarche soucieuse de respecter le partenariat social et les conditions de travail.» Enfin, ce recours remet également en cause le CSME, organe tripartite cantonal soutenu jusque-là tant par les faîtières syndicales que patronales.

En attendant que le Tribunal fédéral se prononce, la lutte contre les ouvertures dominicales des magasins sans avoir à négocier de convention collective de travail – contrairement à la volonté populaire de 2017 – continue. Les Genevois sont appelés à trancher le 19 mai prochain.

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