Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Fribourg: personnel de vente victorieux

Des enseignes fribourgeoises.
© Thierry Porchet

La campagne menée par les syndicats et une partie de la gauche a porté ses fruits.

Les Fribourgeois refusent clairement l’ouverture des commerces une heure de plus le samedi, soit de 16h à 17h. Unia a le sourire

«C’est une énorme satisfaction pour le personnel de vente qui s’est largement engagé dans cette campagne.» Au lendemain des votations sur la prolongation des heures d’ouverture des magasins à Fribourg, Armand Jaquier, secrétaire régional d’Unia, savoure la victoire. Un succès remporté par les salariés du domaine et le comité référendaire réunissant les syndicats Unia et Syna ainsi qu’une grande partie de la gauche qui a combattu la révision de la loi par référendum. Les citoyens ont en effet dit non à 54,6% contre 45,4% à une extension des horaires le samedi, de 16h à 17 h. Un score clair, même si le taux de participation s’est révélé faible – 26,7%. Les magasins de Fribourg restent ainsi les seuls commerces de Suisse romande à fermer le samedi à 16h, ceux des cantons voisins clôturant pour leur part leurs portes à 17h ou 18h. Une exception qui avait déjà été confirmée dans les urnes il y a dix ans.

Pour le syndicaliste, le refus net des Fribourgeois est révélateur d’une prise de conscience des conditions de travail difficiles dans la branche avec des salaires peu élevés et des horaires souvent sur appel. «Ils ont ainsi manifesté leur volonté de ne pas rajouter de pression sur les salariés, tenu compte de leur vie sociale.» Et Armand Jaquier de rappeler au passage la revendication syndicale visant à la conclusion d’une Convention collective de travail cantonale pour le secteur. «Nous poursuivons les négociations. Une séance est déjà programmée le 4 juillet  avec les représentants de la grande distribution, des petits magasins et de l’Etat.»

Non à un consumérisme effréné

Le syndicaliste voit encore dans le verdict des urnes une volonté du peuple de privilégier les petits commerces de proximité. «Ces derniers étaient eux aussi contre ce changement d’horaire. Il va même plus loin dans son analyse, estimant encore que Fribourg, par ce choix, occupe une position avant-gardiste, en s’opposant à un «consumérisme effréné». «Avec ce vote, la population affiche sa volonté de consommer de manière raisonnable, consciente des impacts sur le climat.» Pour Armand Jacquier, c’est aussi un désaveu de l’orientation prise par le Conseil d’Etat dans ce dossier. «Ce dernier tend à un saucissonnage de la loi sur le commerce en accordant des dérogations à des Garden Centres pour qu’ils puissent ouvrir des dimanches. Il se met au service de la grande distribution, sans respect pour les salariés. Les Fribourgeois disent halte à ces pratiques.»

Quant aux raisons brandies par les partisans de la révision estimant que la prolongation des horaires préservera et créera des empois, le représentant d’Unia les balaie: «Faux! Le secteur de la vente se trouve en pleine mutation. On doit s’attendre encore à des pertes de postes de travail importantes, sans lien avec cette heure de plus réclamée par la grande distribution. Il faut aujourd’hui surtout miser sur la qualité et la variété des produits pour rester attractifs.»

Pour aller plus loin

Non à la privatisation du nettoyage

Le Syndicat des services publics dénonce la privatisation du secteur du nettoyage sur un site de l’Hôpital fribourgeois et le dumping salarial qui menace

Nyon: L’ouverture des commerces dans les urnes

Manifestation à Nyon le 14 juin 2019.

La population nyonnaise décidera le 22 septembre des conditions de travail du personnel de la vente

Des ex-employées de Heidi.com demandent justice

Trois anciennes employées de la marque de vêtements neuchâteloise Heidi.com demandent justice à la suite de leur licenciement, qu’elles estiment abusif. S’ajoute une quatrième ex...

Uber: la tension monte à Genève

Téléphone ouvert sur une application de livraison de repas. A l'arrière-plan un livreur à vélo.

Alors qu’une pétition exige la reconnaissance du statut d’indépendant des chauffeurs, Uber Eats se voit accorder le droit de poursuivre ses activités, «en toute illégalité», selon Unia. L’Etat reste intransigeant