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Pour un panier repas digne de ce nom!

Pour un panier repas digne de ce nom!
© Neil Labrador

Ras-le-bol sur les chantiers. L’inégalité est criante entre les différents corps de métier au sujet des indemnités repas. A Genève, lors d’une action devant l’entreprise Mino, Unia a exigé de mettre fin au panier percé alloué aux ouvriers de la métallurgie du bâtiment. Ci-dessus deux syndicalistes en discussion avec un travailleur actif dans la branche.

 

A Genève, Unia a lancé sa campagne «panier percé», qui exige un panier repas de 25 francs pour les travailleurs de la métallurgie du bâtiment, ainsi qu’une distinction claire entre frais de repas et de déplacement

Le midi, lorsque les différents corps de métier quittent le chantier et se retrouvent à la même table pour manger, c’est la soupe à la grimace. Alors que les maçons ont droit à un «panier» de 25 francs par jour pour le repas et que les travailleurs du second œuvre sont défrayés de 18 francs, les travailleurs de la métallurgie du bâtiment, eux, sont bien loin d’être aussi privilégiés. Afin de pallier cette injustice, Unia Genève a récemment lancé sa campagne «panier percé», dans le cadre des négociations conventionnelles en cours. «Nous demandons aux employeurs qu’ils prévoient un panier repas digne de ce nom, à savoir de 25 francs par jour, indépendamment des frais de déplacement», expose José Sebastiao, responsable du secteur de la construction.

Actuellement, la CCT de la Métallurgie du Bâtiment ne différencie pas le panier repas et les déplacements, tout est régi dans une grille d’indemnités plutôt complexe. Chaque variante, A ou B (forfait mensuel ou à la journée), va proposer des indemnités différentes selon que l’employé dispose d’un véhicule fourni par l’entreprise, ou pas, et les trajets qu’il réalise avec. «Dans le meilleur des cas, le travailleur de la métallurgie aura 15 francs pour son repas de midi si son chantier se trouve à plus de 4 km de l’entreprise et qu’il y passe plus de 5 heures, explique Blaise Ortega, en charge du secteur. Au pire, il n’aura rien, car le chantier est à moins de 4 km, ce qui arrive très souvent dans un canton comme le nôtre, ou qu’il dure moins de 5 heures.» Un système inégalitaire qui n’est «plus possible», et auquel le syndicat veut mettre un terme.

Devant le siège de l’entreprise Mino, à Plan-les-Ouates, le syndicaliste dénonce: «Ici, conformément à la CCT, les employés qui disposent d’un véhicule et qui rentrent avec à leur domicile ont droit à 75 francs d’indemnités par mois, soit 3,40 francs pour manger par repas. Et en plus de cela, on leur retire 150 francs par mois pour payer la voiture: il faut que cela cesse.»

Négociations en cours

Dans le cadre de cette campagne, Unia assure qu’il sera présent toutes les semaines sur les chantiers du canton pour sensibiliser les travailleurs. «Nous exigeons un panier fixe de 25 francs, et que la question des déplacements soit traitée à part», répète Blaise Ortega. «Si les patrons n’entendent pas nos revendications, nous nous dirigeons vers un conflit ouvert», renchérit José Sebastiao.

Amorcées en avril, les négociations conventionnelles ont déjà abouti sur un accord salarial, prévoyant une augmentation de 50 francs des salaires réels en 2020, et 2% de hausse des salaires minimaux en 2021. Les autres points devront être clarifiés en avril prochain, afin que la nouvelle CCT entre en vigueur au 1er janvier 2021. Pour rappel, Unia demande 25 jours de vacances au lieu de 22, le remaniement des classes salariales ainsi que la limitation du travail temporaire sur les chantiers.

 

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