Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

«Richemont piétine le partenariat social»

En conflit depuis des mois afin d’obtenir le paiement complet de l’augmentation due au coût de la vie, Unia appelle Richemont à reprendre le dialogue. Il manque toujours le paiement du renchérissement pour deux mois en 2019

Fin d’année mouvementée chez Richemont qui détient notamment les marques Cartier, Jaeger-LeCoultre, Piaget, IWC, etc. A la mi-décembre, les syndicalistes d’Unia sont allés une nouvelle fois à la rencontre des employés du groupe de luxe sur leur lieu de travail. La raison de cette démarche? Dénoncer l’attitude de leur employeur, qui, malgré un chiffre d’affaires de 14 milliards de francs annuel, refuse de payer complètement les hausses de salaire pour 2019, soit un manque à gagner de 130 francs par personne.

Explications. En 2018, l’augmentation du coût de la vie ayant été de 1,2%, Unia a obtenu sur cette base une majoration de salaire obligatoire de 65 francs par mois pour l’ensemble des employés dépendant de la CCT de l’horlogerie et de la microtechnique en Suisse, à partir du 1er janvier 2019.

Richemont, pour des raisons de technique comptable connues, n’a versé cette augmentation qu’à partir du 1er avril à ses quelque 8000 collaborateurs, mais sans le rattrapage des trois mois précédents. «Un ancien accord entre Richemont et Unia permet le report du versement de l’allocation pour de strictes raisons d’exercice comptable, mais il n’est pas fait pour que les employés perdent leurs indemnités», s’indigne Raphaël Thiémard, responsable du secteur à Unia.

Face à l’effet «pervers» de cet accord, le syndicat a décidé de le dénoncer et a réclamé le paiement complet des 195 francs manquants à chaque employé en 2019.

Deux mois biffés

Se sont ensuivies plusieurs séances de négociations, infructueuses. «Richemont a décidé unilatéralement fin novembre de verser 150 francs aux employés, avec ou sans notre accord, puis a changé d’avis en décembre pour ne verser que 65 francs. Cela n’a aucun sens, explique le syndicaliste. C’est choquant de voir que Richemont rechigne à s’acquitter de ses obligations conventionnelles, mais aussi qu’un grand acteur comme ce groupe rompe le dialogue et piétine le partenariat social historique et fructueux qui prévaut dans l’horlogerie.» De son côté, Unia continue d’exiger le paiement complet du renchérissement 2019 à tout le personnel, à savoir les deux mois encore manquants, et espère renouer le dialogue.

En ce début d’année, l’accord prévoyant le report au mois d’avril étant caduc, Richemont est tenu de verser l’allocation de renchérissement, d’un montant de 16 francs pour 2020, dès le mois de janvier.

Pour aller plus loin

Chez la marque à la couronne, un directeur «régnait comme un prince»

Quatre anciens employés ont témoigné de l’atmosphère toxique qui régnait au sein d’un service de la marque à la couronne.

Durant des années, le responsable d’un département de Rolex a harcelé impunément des dizaines de collaborateurs et de collaboratrices

Les partenaires sociaux signent la CCT

Les trois syndicalistes d’Unia, Raphaël Thiémard, responsable de la branche horlogère, Yves Defferard, membre du comité directeur, et Vania Alleva, présidente, ont signé la nouvelle CCT avec les deux responsables de la Convention patronale de l’industrie horlogère, Philippe Bauer, son président, et Ludovic Voillat, le secrétaire général.

Le 3 mai, les représentants du syndicat Unia et de la convention patronale de l’industrie horlogère suisse (CP) ont signé leur nouvelle convention collective de travail (CCT) à l...

«Vous pouvez être fiers d’avoir amélioré votre CCT»

Près de 100 personnes ont participé à la conférence de branche de l’horlogerie le 6 mars à Neuchâtel. La nouvelle Convention collective de travail des industrie horlogère et microtechnique suisses a été votée à l’unanimité.

La nouvelle convention collective de travail de l’industrie horlogère et microtechnique a été adoptée officiellement par les partenaires sociaux le 3 mai. Retour sur la conférence de branche durant laquelle les délégués l’ont acceptée à l’unanimité.

Des petits rouages dans la tête

Michel Bourreau et le prototype de L'Horloge qui Penche. Le projet est d'en construire deux exemplaires: l'un pour le Musée international d'horlogerie à la Chaux-de-Fonds, et l'autre à installer quelque part en France voisine.

L’artisan Michel Bourreau est la cheville ouvrière d’un projet collaboratif extraordinaire baptisé L’Horloge qui Penche. Allégorie de notre société, cette mécanique en construction ne donne pas l’heure, mais sonne l’urgence climatique et appelle à agir pour un développement durable.