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Inquiétude pour les 350 chauffeurs de Lymo

A Genève, la plateforme VTC Lymo a suspendu ses activités. Unia demande aux autorités de faire respecter la législation en vigueur concernant le licenciement collectif

«A la suite d’une décision de la SUVA que nous contestons, nous devons temporairement suspendre notre service. Nous réactiverons l’application aussitôt que possible.» Voici le message d’accueil qui s’affiche depuis le 18 mai lorsque l’on essaie de se connecter sur Lymo. La plateforme genevoise de taxis VTC ne donne pas de plus amples détails. Jusqu’à quand? Que deviennent les 350 chauffeurs? Silence radio.

Une affaire qui rappelle celle de la société Kapten, aussi active dans le secteur, qui avait fermé ses bureaux genevois en septembre 2019 et mis fin à la collaboration avec ses 400 chauffeurs. A l’époque, aucune sanction n’avait été infligée de la part des autorités. «Encore une plateforme numérique qui arrête ses activités pour contester les décisions des autorités suisses en matière de conditions de travail et d’assurances sociales», regrette Umberto Bandiera, secrétaire syndical à Unia, qui rappelle que l’entreprise compte parmi ses actionnaires le tennisman Stan Wawrinka et le conseiller national Christian Lüscher.

Lien avéré

Pour mémoire la Suva a pris position à plusieurs reprises en qualifiant les chauffeurs de ce type de plateformes – à l’image d’Uber – d’employés, du fait du lien de subordination entre le chauffeur et l’application qui prend une commission sur chaque course. En tant que tel, ils ont droit à un salaire, à des congés payés, au remboursement de leurs frais professionnels mais aussi à une assurance en cas d’accident, de maladie ou de chômage. «L'employeur est également tenu d'enregistrer ses salariés auprès de l'AVS et, à partir d'un revenu annuel de 21330 francs, de les assurer dans le cadre du deuxième pilier de la prévoyance vieillesse», souligne le syndicaliste.

De même, si les chauffeurs sont des employés, la fin de leur collaboration avec Lymo doit être considérée comme un licenciement collectif au sens de la loi. C’est pourquoi Unia a demandé à l’Office cantonal de l’emploi (OCE) à Genève de faire respecter la législation en vigueur en la matière. «L’arrêt de l’activité doit être géré comme pour n’importe quelle entreprise, insiste Umberto Bandiera. Si l’activité est suspendue, les chauffeurs doivent pouvoir bénéficier du chômage technique. Si elle est arrêtée, Lymo doit procéder à la consultation de son personnel et lui donner une information précise. Dans les deux cas, pour éviter un nouveau scandale, l’OCE doit surveiller cette procédure.»

Flou total

En attendant, les chauffeurs de Lymo sont dans une zone grise. «La situation n’est pas claire, ils se posent beaucoup de questions et l’opacité de la communication de Lymo n’aide pas. Tous sont d’accord, par contre, de ne pas devoir assumer les responsabilités de l’employeur.» Maintenant, l’heure est à l’organisation collective.

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