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Apprentis: attention aux accidents!

Apprentis sur un chantier.
© Suva

La filière de l’apprentissage, suivie chaque année par quelque 75000 jeunes en moyenne, n’est pas sans risque. Un apprenti sur huit est victime d’un accident professionnel.

D’après la Suva, les apprentis sont deux fois plus touchés par les accidents professionnels que les autres travailleurs. Si le risque zéro n’existe pas, la prévention est la clé pour assurer leur sécurité

L’heure de la rentrée a sonné il y a un plus d’un mois. Comme tous les ans en Suisse, 75000 jeunes ont décidé de quitter les bancs de l’école pour se lancer dans le monde du travail à travers l’apprentissage. Une voie qui n’est pas sans danger. En effet, chaque année, un apprenti sur huit est victime d’un accident professionnel, ce qui représente pas moins de 25000 accidents de travail par an (une moyenne calculée sur les chiffres de ces dix dernières années). Un risque quasi deux fois plus élevé que chez les autres travailleurs, d’après les chiffres du Service de centralisation des statistiques de l’assurance accidents (SSAA) de la Suva.

Le communiqué de presse de cette dernière indique qu’environ 40% de ces accidents surviennent dans le cadre d’un travail manuel, comme le perçage, le meulage et le ponçage, ou de tâches effectuées avec une machine, telles que le fraisage ou le tournage. Il est par ailleurs fréquent que des apprentis soient blessés par des corps étrangers tels que des éclats ou des copeaux, qu’ils se coupent ou s’éraflent. Les 60% restants sont tous les autres accidents pouvant survenir dans le cadre du travail, à commencer par les chutes ou l’utilisation d’autres outils, notamment.

Montrer le bon exemple

Mais alors pourquoi les apprentis sont-ils plus vulnérables? «Naturellement, tout est nouveau pour eux et ils n’ont pas forcément l’habitude d’utiliser certaines machines ou outils», répond Jean-Luc Alt, porte-parole de la Suva. «Beaucoup sous-estiment les dangers ou surestiment leurs propres capacités. D’ailleurs, beaucoup d’accidents se produisent car les apprentis n’ont pas osé demander quand ils ont eu un doute ou une hésitation.» C’est pour cette raison que les formateurs, mais aussi les autres collaborateurs, doivent veiller à encadrer les apprentis, leur inculquer les règles de sécurité et les sensibiliser à l’utilisation systématique des EPI (Equipements de protection individuelle). «Un apprenti doit être entouré de personnes qui donnent constamment le bon exemple en matière de sécurité au travail. Dans une entreprise, ce n’est malheureusement pas forcément toujours le cas», poursuit Jean-Luc Alt. Le principal assureur accidents du pays recommande dans ce cadre aux formateurs d’impliquer le conseiller en sécurité de la société pour que les apprentis puissent profiter de ses connaissances et expérimenter directement où se cachent les dangers sur le chantier ou au sein de l’entreprise.

Campagne de sensibilisation

Dans ce contexte, la Suva sensibilise les sociétés, les apprentis et les écoles professionnelles, notamment depuis 2012 avec sa campagne «Apprentissage en sécurité». Une campagne qui met à disposition gratuitement du matériel de prévention (guides, affiches, listes de contrôle, etc.) afin de rendre attentif aux dangers du quotidien au travail.

Trois questions à Jean-Luc Alt, porte-parole de la Suva

25000 accidents par an, est-ce que c’est trop?

Evidemment, c’est toujours trop, et c’est pour cette raison que nous menons ces campagnes de sensibilisation auprès des employeurs. Cela dit, d’une manière générale, on se rend compte que ce chiffre a tendance à diminuer. Cela s’explique par l’automatisation des tâches et par le fait que les mesures de prévention font effet. Après, l’accident n’est pas toujours évitable, il y a aussi le facteur malchance à prendre en compte. Notre mot d’ordre pour les apprentis, c’est d’oser dire stop quand on ne sait pas ce qu’on fait et demander à son référent.

Est-ce que les employeurs devraient en faire davantage?

On ne peut pas dire qu’ils n’en font pas assez. Les entreprises sont conscientes des risques sur les chantiers et dans l’industrie et sont de plus en plus sensibilisées: énormément de choses ont été mises en place. Elles sont toujours plus soumises à des dispositions légales qui les contraignent à étudier leurs erreurs et à corriger le tir, faisant baisser le nombre d’accidents (voir ci-dessous les chiffres des risques de cas en constante diminution dans les branches assurées à la Suva).

Est-ce que la Suva prévoit de nouveaux outils de prévention?

Tout à fait, le service Développement planche actuellement sur un travail de prévention et de communication ciblé, afin de rendre encore plus sûr le quotidien professionnel des apprentis. Ses contours sont encore flous mais des pistes sont notamment explorées du côté de la réalité virtuelle augmentée.


Tableau statistiques.

 

Plus d’infos sur: suva.ch

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