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Pour une hausse des salaires, des rentes et des subsides

Cortège du 1er Mai à Genève.
© Thierry Porchet

Dans de nombreuses branches, les salaires sont déjà à la traîne. Sans augmentation générale pour compenser l’inflation, les difficultés pour les travailleuses et les travailleurs vont s’accroître.

Réunie vendredi, l’assemblée des délégués de l’Union syndicale suisse a exigé des mesures pour faire face à l’inflation et à l’augmentation annoncée des primes maladie, afin de garantir le pouvoir d’achat des salariés, des retraités et des familles. Elle a aussi revendiqué des améliorations dans le domaine des soins

Le 6 mai a eu lieu la 304e assemblée des déléguées et délégués de l’Union syndicale suisse (USS) à Berne. L’actualité a été le fil conducteur des discussions. D’abord, en matière de revenus. Effectivement, entre le retour de l’inflation (2,5% en avril) et la menace d’une hausse brutale des primes d’assurance maladie à l’automne (jusqu’à 10%), les salariés et les retraités risquent de subir une baisse de leurs revenus, si cela n’est pas déjà le cas… Afin de garantir le pouvoir d’achat, l’USS demande que salaires, rentes AVS et du 2e pilier, et réductions de primes soient augmentés. «Dans les entreprises, les affaires marchent bien, écrit la faîtière syndicale dans un communiqué de presse. Les employeurs disposent donc clairement d’une marge de manœuvre pour accroître les salaires. Ces hausses devraient à la fois compenser le renchérissement et améliorer les salaires réels, car ceux-ci étaient déjà à la traîne de la conjoncture avant même que la crise éclate.» Concernant les retraites, l’USS appelle le Conseil fédéral à adapter rapidement les rentes AVS au renchérissement, et demande que le 2e pilier fasse lui aussi l’objet d’une compensation à la vie chère.

Pour un service public fort

La question du système de santé a aussi été centrale. D’après les syndicats, la pandémie de Covid-19 a révélé au grand jour les nombreuses lacunes du système suisse de santé et des soins de longue durée qui, au fil des ans, ont été «drillés» sans arrêt pour être concurrentiels et répondre aux lois du marché. «Des réserves de capacités ont été supprimées alors qu’elles auraient été plus que nécessaires pendant la pandémie que nous venons de traverser», constate l’USS. Sans parler du financement de notre système de santé, qui est le moins solidaire de toute l’Europe. Partant, l’assemblée des délégués exige un nouveau modèle de financement global qui permettrait tant la création de réserves de capacités que la mise en œuvre correcte et complète de l’initiative sur les soins adoptée en novembre dernier. Plus de deux ans après le début de la pandémie, les améliorations se font toujours attendre, déplore l’USS. «Il faut que cela change, et vite! Tant pour tous les gens qui paient les primes que pour le personnel de santé.»

Soutien à l’Ukraine

La guerre entre la Russie et l’Ukraine, toujours brûlante d’actualité hélas, a également été au centre de l’assemblée. «Comme toujours, ce sont les travailleurs ordinaires et, bien sûr, les plus faibles et les plus pauvres qui paient le plus lourd tribut à la guerre», remarque amèrement l’USS. Au cours de cette matinée, une syndicaliste ukrainienne, membre du comité d’entreprise d’une usine métallurgique, a témoigné de la situation sur place.

Les délégués de l’USS ont réitéré, à l’image du mouvement syndical international, leur revendication de cessez-le-feu immédiat de la part de la Russie, le retrait immédiat de tous les soldats russes du territoire ukrainien et de sanctions sévères contre le régime de Poutine. Par ailleurs, la faîtière syndicale s’engage pour un soutien financier et humanitaire, tant sur place en Ukraine que dans les pays voisins, ainsi que pour les personnes qui ont trouvé refuge en Suisse.

Enfin, l’USS condamne vivement les déclarations de la Fédération des syndicats indépendants de Russie (FNPR), «qui s’est abaissée au rang de porte-parole de Vladimir Poutine et qui ne manque pas une occasion de justifier la guerre d’agression de la Russie et les massacres en Ukraine». Tant la Confédération syndicale internationale que la Confédération européenne des syndicats ont prononcé des sanctions contre la FNPR et l’ont suspendue de leurs rangs, «à raison», estime l’USS.

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