Une question éminemment politique
La question du squat de la Bourdache et du futur des Prés-de-Vidy a été largement débattue lors du Conseil communal du 19 septembre dernier. Le syndic, Grégoire Junod, a rappelé que le contrat de prêt à usage signé en 2012 entre la Ville et le Collectif concernait des parcelles de jardinage et que les habitations y étaient interdites. «En septembre 2022, les différents collectifs ont été avertis que des travaux allaient commencer. Puis de nouveau en mai 2023 pour le 31 août. Comme dans tout contrat de confiance, notamment avec l’ALJF (Association pour le logement des jeunes en formation, ndlr), les collectifs s’engagent à partir lorsque les travaux doivent commencer.» Le syndic a par ailleurs souligné s’être toujours battu pour ne pas résilier des contrats sans l’assurance du début imminent des travaux.
Plusieurs interventions de conseillères et de conseillers communaux ont porté sur l’importance du respect du contrat de confiance et de la continuation des contrats de prêt à usage. Si la difficulté de se loger pour les plus précaires a été également martelée, la résolution déposée par Isabelle Bonillo d’Ensemble à Gauche, demandant que le collectif de la Bourdache puisse bénéficier d’un délai convenable et être relogé, a été finalement refusée par 39 non, 14 oui et 11 abstentions.
Contactée, la Direction du logement, de l’environnement et de l’architecture souligne par écrit que «les occupantes et les occupants peuvent postuler auprès de la Ville pour un appartement en respectant les critères usuels et légaux». Quant au début exact des fouilles, elle explique: «Les travaux préparatoires sont lancés (démolition, clôture du site, pistes d’accès) et le calendrier précis des fouilles à proprement parler sera communiqué prochainement, en tenant compte notamment des enjeux scientifiques et de la mobilisation des équipes de fouilleurs.» A la question de la place des squats, elle répond notamment: «Pleinement consciente des défis que pose le marché de l’immobilier en termes de logement pour certaines catégories de la population, les contrats de prêt à usage sont un outil social parmi d’autres pour soutenir ces personnes. Grâce à ce soutien, ces collectifs peuvent contribuer au même titre que d’autres communautés sur sol lausannois à la richesse, la diversité et la pluralité des pratiques culturelles de notre ville.»