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Nestlé entend biffer 580 emplois vaudois

En février dernier, 200 salariés de Galderma, filiale de Nestlé, étaient venus du Sud de la France manifester à Vevey
© Niel Labrador

En février dernier, 200 salariés de Galderma, filiale de Nestlé, étaient venus du Sud de la France manifester à Vevey contre la fermeture de leur entreprise. Aujourd’hui, c’est en Suisse que Nestlé poursuit ses coupes dans les effectifs.

Le géant suisse a annoncé la restructuration de ses services informatiques touchant les sites de Vevey, Lausanne et Bussigny. Unia regrette une fois de plus son attitude

C’est un coup de massue pour les employés vaudois de Nestlé. Le géant suisse de l’alimentaire a annoncé, le 29 mai dernier, une nouvelle restructuration dans les 18 mois à venir. 500 des 600 employés au département des technologies de l’information à Lausanne, Vevey et Bussigny voient leur poste menacé. Ce qu’ils craignaient est arrivé: les emplois seront transférés à Barcelone, où Nestlé a ouvert il y a deux ans un pôle informatique manifestement destiné à devenir le plus important du groupe. L’entreprise justifie ces coupes par sa volonté d’accélérer sa numérisation. Et comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, sa filiale Nespresso a annoncé en parallèle la délocalisation de 80 postes du siège lausannois vers l’Espagne, le Portugal ou l’Italie. Est-ce que des mutations seront proposées? Qui sera concerné, et quand? A l’heure actuelle, il est très difficile d’avoir plus de précisions.

Nestlé a indiqué qu’une période de consultation était ouverte jusqu’au 19 juin, et qu’un plan social pour accompagner les licenciements sera soumis. 

S’organiser

«Une séance entre la direction et les travailleurs s’est tenue à l’interne le 30 mai à Vevey, informe Noé Pelet, responsable de l’industrie à Unia Vaud. Selon ce qui ressort de cette assemblée, Nestlé semble reconnaître que le motif est économique et non pas au niveau des compétences.» Le syndicaliste ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec les conflits récents chez Nespresso. «La direction continue sur sa ligne, à savoir éviter que les travailleurs puissent s’appuyer sur les conseils d’Unia. Elle se targue, selon ses mots, de se baser sur la représentation des travailleurs, mais il n’y en a pas au niveau du département GLOBE, touché par les 500 suppressions de postes. Ce n’est pas sérieux!»

Pour l’heure, le syndicat préfère rester discret sur son plan d’action. Une assemblée générale des travailleurs pourrait avoir lieu cette semaine. Mais Noé Pelet est formel: sans mobilisation du personnel, il y a peu d’espoir. «La seule voie qui permettra d’esquisser une amélioration de la situation passera par la mobilisation des employés. Seule la lutte changera la donne…»

Les autorités réagissent

Face à l’ampleur des dégâts annoncés, l’Etat de Vaud et les communes ont rappelé le potentiel de la région et demandé l’ouverture de négociations tripartites afin de limiter la casse. Philippe Leuba, le ministre vaudois de tutelle, a adressé une demande formelle à Nestlé pour rencontrer la direction générale et discuter d’alternatives afin de préserver un maximum d’emplois. De son côté, le groupe se dit prêt au dialogue. Affaire à suivre… 

Nestlé maintient le cap

Depuis l’arrivée de son nouveau directeur en 2017, Mark Schneider, les réorganisations de ce genre se succèdent, notamment en Suisse. Concentration des activités veveysannes, fermeture de l’usine Galderma à Soleure, délocalisation du centre de recherche chocolatier de Broc vers l’Angleterre et réorganisation des heures de travail chez Nespresso à Lausanne (lire nos éditions précédentes). Et ce n’est pas fini. Le géant a annoncé récemment le regroupement du Centre de recherche Nestlé et du Nestlé Institute of Health Sciences afin de concentrer les 800 employés sur un seul site à Lausanne ainsi que la résiliation du bail des bureaux de Nespresso à Bellerive pour juin 2019. Le personnel sera regroupé dans un premier temps sur le site lausannois d’Horizon, puis un déménagement à Vevey d’ici à 2020 pourrait être envisagé. Nestlé essaie de se rattraper en montrant son attachement à la Suisse et promet d’investir à hauteur de 300 millions de francs pour 2018, un peu plus que l’an dernier. 

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