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«Nos salaires brûlent à petit feu»

Les salairés avaient sorti l’artillerie lourde pour illustrer leur action, réclamant l’extinction de l’incendie qui consumme leurs salaires...
© Thierry Porchet

Les salairés avaient sorti l’artillerie lourde pour illustrer leur action, réclamant l’extinction de l’incendie qui consumme leurs salaires...

A l'occasion de la première séance de négociations salariales du second œuvre romand, une quarantaine de travailleurs ont exigé une augmentation de 120 francs mensuels

Vendredi 12 octobre, un peu avant 9h, alors que le premier round de négociations salariales entre les partenaires sociaux devait s'ouvrir à Tolochenaz, un camion de pompiers aux couleurs du syndicat Unia a fait son entrée pour accueillir les délégués patronaux, demandant symboliquement l’extinction de l’incendie qui touche les salaires de la branche. Posté devant la Fédération des entrepreneurs, l'engin, toute échelle déployée, arborait fièrement une banderole: «Second œuvre romand: 6 ans que nos salaires brûlent à petit feu! Ça suffit!» 

«Cette action avait pour but de sensibiliser les employeurs et le grand public à l'urgence d'augmenter les salaires dans cette branche», souligne Aldo Ferrari, vice-président d’Unia et responsable du secteur Arts et métiers. La quarantaine de travailleurs du secteur présents a porté un message clair: qu'ils soient plâtriers, peintres, menuisiers, charpentiers, etc., ils exigent une augmentation de salaire de 120 francs à partir de 2019. Pour renforcer leur demande, une pétition munie de 5000 signatures récoltées sur les chantiers de toute la Suisse romande a été remise aux représentants patronaux de la FRECEM et de la FREPP, les deux principales associations patronales du second œuvre romand. 

Mécontentement généralisé

«Autant le nombre impressionnant de signatures que la facilité à les récolter montrent un mécontentement généralisé et la nécessité d’un rattrapage salarial», insistent les syndicats Unia et Syna, qui rappellent que la branche regroupe 20000 travailleurs. 

Pour ces derniers, cette hausse de 120 francs est non seulement nécessaire, mais aussi justifiée. «Malgré une augmentation de la productivité et une intensification des rythmes de travail, cela fait maintenant six ans que le pouvoir d’achat des travailleuses et des travailleurs du second œuvre romand part en fumée, relaie un communiqué de presse commun. Entre 2013 et 2017, les primes d’assurance maladie ont augmenté de 30% et les loyers de plus de 6%. Par contre, les salaires n’ont connu qu’une faible hausse de 1,3%.» Les 120 francs, cela représente une augmentation de 2,5% du salaire moyen, continuent-ils. «Cette augmentation compense notamment l’inflation (1,2%), la hausses des primes maladie (0,3%), l’augmentation de la productivité (0,7%) et remplit un besoin de rattrapage urgent.»

A l'heure actuelle, le contenu et l'avancée des négociations restent confidentielles. Affaire à suivre, donc. 

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