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Créer des ponts entre syndicats et écologistes

Mobilisation à Neuchâtel le 15 mai 2020.
© Thierry Porchet

Après une première mobilisation le 15 mai 2020 (ici à Neuchâtel), entravée par les mesures sanitaires, la Grève pour l’avenir, soutenue par Unia, est convoquée de nouveau cette année. Elle aura lieu le 21 mai prochain.

Lors d’un webinaire organisé par Unia, un syndicaliste allemand de Ver.di a présenté les liens tissés avec le mouvement Fridays for future

La convergence des luttes est en marche. Oui, mais comment? Pour mémoire, en décembre 2019, l'Assemblée des délégués d’Unia a apporté son soutien à la Grève pour l’avenir prévue le 15 mai 2020. Pandémie oblige, la mobilisation a été symbolique, et celle qui se veut d’envergure repoussée au 21 mai 2021. Plus récemment, en février dernier, une résolution de l’Assemblée des délégués d’Unia Fribourg réitère son appui à la Grève pour l’avenir et demande une production durable, de qualité, réalisée localement, pour une transition écologique et sociale.

Dans l’optique de cette prochaine journée de mobilisation, Unia a organisé, en collaboration avec Syndicom, un webinaire sur le thème de la collaboration des syndicats avec le mouvement pour le climat. Le 25 mars dernier, Knut-Sören Steinkopf, secrétaire du syndicat allemand des services publics Ver.di, a témoigné de sa collaboration avec les jeunes militants écologistes de Fridays for future* de son pays dans le cadre d’une campagne nationale sur la convention tarifaire des transports publics. Une convergence freinée par les mesures liées au Covid-19, mais qui a toutefois permis un rapprochement durable. L’occasion de poser quelques questions à Peppina Beeli, responsable nationale pour Unia de la mobilisation du 21 mai, qui a animé le webinaire.


Qu’apporte à Unia l’expérience de Ver.di dans son alliance avec les jeunes activistes pour le climat?

Cela nous montre que pour qu’il y ait convergence des luttes, il faut créer des situations de collaboration très concrètes.

Dans l’expérience de Ver.di, il s’agit d’une convergence autour des transports publics. N’est-ce pas plus difficile de créer cette synergie dans les domaines de la construction ou de l’industrie par exemple?

Le secteur industrie d'Unia réclame depuis des années une politique industrielle qui permette la transformation écosociale de la Suisse. Déjà dans les années 1990, le Syndicat industrie et bâtiments (SIB), qui a cocréé Unia, avait appelé à la création de dizaines de milliers d'emplois dans le secteur de la construction verte. Il est extrêmement prometteur que de telles revendications puissent être politisées de nouveau dans le cadre du mouvement Grève pour l’avenir! Cela, d'ailleurs, également dans les luttes défensives: les heures d'ouverture prolongées des magasins, par exemple, nuisent à l'environnement et au personnel de vente, et peuvent donc être combattues ensemble.

Le responsable syndical de Ver.di indique aussi les points de vue divergents entre les deux mouvements en posant une question centrale en ce qui concerne les transports publics: si on milite pour leur gratuité, les travailleurs ne vont-ils pas payer cette mesure d’une manière ou d’une autre?

L'exemple de Ver.di montre qu'il s'agit précisément de discuter de telles questions. Les alliances ne sont pas en soi harmonieuses et c'est bien ainsi. Il ne faut pas avoir peur des processus de négociation. En termes de contenu, cette question devrait plutôt être débattue avec le Syndicat du personnel des transports. Mais j'ai vu récemment un exemple de clause CCT sur les contributions de l'employeur à l'utilisation des transports publics. C'est aussi une solution.

Malgré ces points délicats, Knut-Sören Steinkopf a souligné un clair rapprochement entre syndicalistes et jeunes militants pour le climat qui, une fois les préjugés tombés, ont finalement beaucoup plus de similitudes que d’oppositions. Des journées de débrayage communes, des ateliers et des rencontres ont ainsi pu avoir lieu. Un site internet a été créé en commun aussi. Les intérêts réciproques se pérennisent, car les jeunes participent aussi aux actions syndicales. Est-ce le cas ici?

Nos régions sont en train de construire et de consolider des alliances avec les comités de la Grève pour l’avenir. Il est clair que le 21 mai ne sera que le début de ce que nous espérons être une longue collaboration mutuellement bénéfique.

*Mouvement international de la Grève du climat.

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