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Appel à un «sprint solaire»

Pose de panneaux solaires.
© Neil Labrador/archives

Le solaire ne représente aujourd’hui que 3,7% de l’énergie produite. Il faudrait selon Greenpeace l’accroître, d’ici à 2050, à 48%, afin de sécuriser l’approvisionnement.

Pour faire face à la pénurie d’électricité et lutter contre la crise climatique, Greenpeace milite essentiellement en faveur de l’extension du solaire, pétition à la clef

En marge de la révision de la législation sur l’énergie et sur l’approvisionnement électrique, Greenpeace a présenté la semaine passée ses recettes. Et lancé une pétition soutenant ses visées. Pour l’ONG, la solution réside dans le développement accéléré des énergies renouvelables. Cette position tient compte de la crise environnementale et d’une éventuelle pénurie d’électricité. Un potentiel black-out attribué à l’absence d’un arrangement en la matière avec l’Union européenne, l’abandon de l’accord-cadre et la décision prise en votation populaire en 2017 de sortir du nucléaire. «La Suisse n’a pas besoin de cette dernière énergie ni d’énergies fossiles pour assurer la sécurité de son approvisionnement énergétique et endiguer le réchauffement climatique, affirme, étude à la clef, Georg Klingler, expert climat et énergie chez Greenpeace Suisse. Mais ses objectifs en faveur des énergies renouvelables pour 2035 doivent être doublés. Nous avons besoin de 38 térawattheures par an au lieu des seulement 17 prévus. Les plans de la Confédération sont à ce sujet en demi-teinte et beaucoup trop laxistes.» Pour atteindre le but préconisé, l’organisation écologiste mise sur les potentiels qu’offrent l’eau, le vent, mais surtout le soleil. «Nous recommandons une extension accélérée du photovoltaïque, une source d’énergie idéale qui ne suscite guère d’opposition. Les structures pour l’aménagement de panneaux existent déjà – édifices, parkings, autoroutes, etc. La Suisse doit se lancer dans un sprint solaire propre à garantir un avenir énergétique respectueux du climat», plaide le spécialiste, soulignant qu’une utilisation accrue du solaire permet de réduire à zéro les émissions de CO2 générées par les transports, les bâtiments et l’industrie.

Respect du budget carbone

«Aujourd’hui, le solaire ne représente que 3,7% de l’énergie produite. Il faudrait l’accroître, d’ici à 2045, à 38% et, d’ici à 2050, à 48%, afin de sécuriser l’approvisionnement. Avec une extension maximale du photovoltaïque d’ici à cette date et une couverture par l’énergie hydraulique de 41%, il n’y aura plus de déficit hivernal.» Mieux encore, Greenpeace note que, dans ce cas de figure, on bénéficiera d’excédents de production massifs en été qui pourront être utilisés pour générer de l’hydrogène et des carburants et combustibles synthétiques. «Les excédents estivaux liés à l’extension du solaire contribuent de façon décisive à la réussite de la décarbonisation.» En ce qui concerne l’énergie hydraulique, Georg Klingler n’estime pas nécessaire d’en augmenter la production. «Il faut en revanche procéder à des investissements pour la stabiliser et maintenir le niveau actuel.» Greenpeace se positionne encore en faveur d’un recours limité aux éoliennes, sources récurrentes de conflits, les opposants dénonçant leur impact sur les paysages et la biodiversité. «L’installation de 400 éoliennes devrait suffire pour l’ensemble du territoire, et uniquement dans les lieux où il y a véritablement du vent.» Dans le scénario énergétique de Greenpeace, la Suisse respecte le budget carbone dont elle dispose encore à partir de 2020 pour contribuer à garder la limite de 1,5 degré de réchauffement de l’atmosphère planétaire. «Les risques du nucléaire sont en outre réduits au minimum, car l’exploitation de la dernière centrale nucléaire suisse cesserait en 2029.» Georg Klingler s’oppose aussi fermement à la construction de centrales à gaz, «inacceptables pour le climat et maintenant la Suisse dans la dépendance aux fournisseurs étrangers».

30000 emplois à moyen terme

L’expert déplore dans tous les cas le retard du pays dans l’exploitation des énergies renouvelables, en particulier du solaire: «La Suisse figure dans le peloton de queue des Etats de l’Union européenne en la matière.» Dans ce contexte, l’ONG espère influer sur les débats du Conseil des Etats via une pétition soutenant ses propositions. En ce qui concerne le coût de la politique énergétique défendue, Greenpeace l’évalue à 105 milliards de francs d’ici à 2050. «Ces investissements créeront des emplois et de la plus-value dans notre pays. L’étude prévoit que, d’ici à 2030, il y aura environ 30000 emplois supplémentaires dans le domaine des technologies propres. La transformation de l’approvisionnement énergétique conduit en effet à ce que l’argent actuellement dépensé pour importer du pétrole et du gaz de pays comme la Libye, le Kazakhstan, le Nigéria et la Russie sera à l’avenir investi en Suisse.»

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