Plus de 120 électriciens sur le carreau
La faillite a été prononcée pour l’entreprise familiale genevoise Félix Badel. Accompagnés par Unia pour leurs démarches administratives, les travailleurs sont déterminés à récupérer leur dû
Tout s’est déroulé très rapidement. Le 27 janvier, la direction de l’entreprise d’électricité Félix Badel à Genève annonce à ses salariés le lancement d’une procédure de faillite. Quatre jours plus tard, la faillite est officiellement prononcée par le tribunal. Un coup dur pour les quelque 123 employés et apprentis de cette entreprise familiale, fondée en 1903 par l’arrière-grand-père de l’actuel administrateur Benjamin Badel.
Si les travailleurs ne s’y attendaient pas, les difficultés n’étaient pas d’aujourd’hui d’après les déclarations de ce dernier à nos confrères de Radio Lac. Benjamin Badel explique que la situation «était déjà compliquée avant le Covid» et qu’elle s’est «amplifiée» depuis. «Certains clients peinaient à payer», ajoute-t-il au micro, en précisant par ailleurs que la perte d’un gros contrat de prestataire à l’aéroport de Genève «a sans doute compté, mais ce n'est pas ce qui a fait capoter l'entreprise». A cela se sont ajoutées des erreurs à l’interne, probablement de gestion, que l’administrateur concède volontiers, et une tentative de reprise par un groupe suisse alémanique qui a échoué.
Pris en charge par Unia
Spécialisés dans l’installation électrique, les téléréseaux, l’audio-vidéo, la domotique ou encore la télématique, les électriciens, dont plus de la moitié avaient plus de quinze ans d’ancienneté, sont sous le choc. Dès le lendemain de l’annonce de la faillite, ils ont poussé la porte du syndicat Unia pour y trouver du soutien. «Nous avons accueilli entre 60 et 70 personnes depuis, informe Helena Verissimo de Freitas, secrétaire régionale adjointe pour Unia Genève. Nous les accompagnons dans leurs démarches administratives pour l’inscription au chômage, mais aussi pour qu’ils puissent récupérer leur salaire de janvier, qui n’a pas été versé, tout comme le délai de congé et les vacances.» Certains auraient déjà retrouvé du travail, et les apprentis ont rapidement été pris en charge par d’autres entreprises, mais pour les autres, la situation est moins sereine. «Perdre son emploi, ce n’est jamais facile à vivre et plus particulièrement pour les travailleurs âgés, qui auront plus de difficultés à retrouver un travail aux mêmes conditions», regrette la syndicaliste.