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Cats & Dogs: personnel choqué...

Pancarte "Chienne de vie chez Cats & Dogs".
© Thierry Porchet

Une quinzaine de vendeurs sur les quelque 35 actifs dans les Cats & Dogs des cantons de Vaud, Neuchâtel et Genève n’ont rien touché pour le mois d’octobre ou seulement des acomptes largement insuffisants pour vivre.

Une partie du personnel de Cats & Dogs n’a toujours pas reçu l’intégralité de son salaire du mois d’octobre. Unia va ouvrir des actions aux Prud’hommes de Nyon pour les employés envisageant de démissionner

Nouvel espoir douché pour des vendeuses et des vendeurs de Cats & Dogs toujours dans l’attente du paiement de l’intégralité de leur salaire du mois d’octobre. A la suite de l’action organisée devant un magasin de l’enseigne à Lausanne (voir L’ES du 9 novembre), le syndicat accompagné de six employées a rencontré mercredi dernier la fiduciaire mandatée par le patron de la chaîne pour le représenter. Celle-ci n’a pas pu donner de garanties de paiement des rémunérations en suspens. Rappelons qu’une quinzaine de personnes sur les quelque 35 actives dans les Cats & Dogs des cantons de Vaud, Neuchâtel et Genève n’ont rien touché pour le mois d’octobre ou seulement des acomptes largement insuffisants pour faire face à leurs charges. «Elles n’arrivent plus à s’acquitter de leur prime d’assurance maladie, du loyer, ou à payer leurs courses», dénonce Giorgio Mancuso, secrétaire syndical à Unia. Dans ce contexte, la délégation du personnel a demandé à la fiduciaire d’appeler Nizar Dahmani, le patron de la chaîne qui réside en France, pour qu’il s’explique.

«Pas d’argent, pas de salaires»

«Il a dit, au téléphone: “Pas d’argent, pas de salaires”, et a coupé la communication. Les travailleuses présentes qui écoutaient la conversation ont été très choquées. Et ont compris que la menace de voir des magasins fermer et leur travail perdu se précisait», rapporte le syndicaliste, qui a relayé l’information à l’assemblée générale du personnel le soir même, générant la même réaction scandalisée et blessée des participants. «L’équipe a pris conscience que les salaires ne seraient pas versés dans les jours à venir.» Dans ce contexte, plusieurs vendeurs songent à démissionner. D’autres, frontaliers, se demandent que faire sachant que s’ils quittent le navire, ils seront pénalisés quatre mois par Pôle emploi. «La prochaine étape? Nous allons réfléchir à des solutions pour cette catégorie d’employés. Et, pour ceux qui démissionnent, ils iront au chômage et nous saisirons les Prud’hommes de Nyon, la société ayant son siège à Gland. L’action organisée la semaine dernière n’a peut-être pas permis de résoudre les problèmes, mais elle se poursuit par un accompagnement individuel du syndicat», ajoute le collaborateur d’Unia, notant que des investigations sont aussi menées pour savoir si les charges sociales ont été versées. Et cela alors que le contrat d’allocations pour perte de gains a été suspendu en raison de primes non honorées. La situation reste aussi précaire pour les personnes qui décideront malgré tout de rester à leur poste. «Nous sommes inquiets pour les salaires de novembre même si, dans certains magasins plus rentables, comme à Genève, les employés ont touché leur dû.»

Des fermetures probables

Giorgio Mancuso craint aussi de perdre l’interlocuteur de la chaîne. «Si la fiduciaire ne perçoit pas ses honoraires, elle pourrait elle aussi se désister. L’avocat, quant à lui, n’a pas assisté à la réunion, probablement parce qu’il n’a pas été payé», souligne encore Giorgio Mancuso, notant au passage que plusieurs magasins de la chaîne ne sont plus approvisionnés correctement, des fournisseurs n’ayant toujours pas été payés pour la marchandise livrée. Sans oublier encore des problèmes de loyers non versés et d’image. «La plupart des Cats & Dogs sont intégrés dans des centres commerciaux irrités par cette situation, entre rayons à moitié vides et stores régulièrement tirés. A Lausanne par exemple, seuls ceux qui ont reçu leur salaire travaillent et ne peuvent assurer une ouverture normale en raison du manque d’effectifs. Dans ce contexte, difficile de rester optimiste.» Se dirige-t-on vers une faillite? «Non, tant que des magasins tournent encore, mais il est probable que certains finissent par mettre la clé sous le paillasson.»

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