Le rêve américain: un cauchemar!
«A moins d’avoir la peau blanche et de faire partie de la classe aisée, le rêve américain est un cauchemar et l’a toujours été», écrit l’historien et politologue Pierre Jaquet en conclusion de son ouvrage précisément intitulé Le rêve américain, un cauchemar (L’Harmattan). L’auteur en veut pour preuve que les Etats-Unis se sont construits sur deux énormes massacres, celui des Indiens, et celui des Africains mis en esclavage, qu’ils ont mené environ 200 conflits armés dans le monde, et qu’ils connaissent 17 fois plus d’homicides que la France. Sur le plan social, ce n’est pas mieux. Dans les supermarchés Walmart, les salaires démarrent à 12 dollars l’heure, plus de 30% en dessous du minimum vital à New York! Cette situation tient en grande partie au fait qu’en raison de lois restrictives, les syndicats peinent à s’implanter. Ils ne sont ainsi présents que sur un seul site d’Amazon, qui compte 800000 employés aux Etats-Unis.
Du dimanche à la Saint-Lundi
A l’origine, le dimanche a été un jour férié pour des raisons religieuses, pendant lequel il n’était pas question de faire la fête. Au fil du temps, l’exigence d’un repos festif s’est manifestée au sein du monde du travail. «C’est pour satisfaire ce désir, explique l’historien Alain Corbin, auteur d’une Histoire du repos (Plon) que s’instaura, un temps, la pratique de la Saint-Lundi, jour chômé substitué au dimanche, au cours duquel il était possible de satisfaire le désir de fêtes et de distractions; ce que l’on peut considérer comme une forme sécularisée de repos.» Il ajoute que, durant la première moitié du XIXe siècle, la pratique croissante des jeux, des danses, des beuveries modifiait le caractère sanctifiant du dimanche. Et cela au grand dam du clergé, surtout dans les campagnes. Alain Corbin précise encore qu’aujourd’hui, le loisir a remplacé le repos: «Il en occupe le temps. Il en envahit l’espace.»