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Gros-œuvre: accord trouvé

Journée de protestation des maçons à Lausanne.
© Thierry Porchet

Après une première journée de protestation décentralisée le 7 novembre, 7000 maçons venus de toute la Suisse romande avaient manifesté le lendemain dans les rues de Lausanne contre les menaces de détérioration de leurs conditions de travail.

Au terme de neuf rondes de négociations, les partenaires sociaux de la construction sont parvenus à un accord qui doit encore être validé par leurs instances respectives. Ce résultat intervient après de fortes mobilisations des maçons et prévoit notamment une augmentation des salaires effectifs de 150 francs par mois

Après neuf rondes de négociations entre les syndicats Unia et Syna et la Société suisse des entrepreneurs (SSE), un accord a enfin été ficelé dans la nuit du 28 au 29 novembre. Après de très intenses discussions, la nouvelle Convention nationale devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2023 – si les instances syndicales et patronales la valident – et a été conclue pour une durée de trois ans.

Que prévoit-elle? Au niveau salarial pour commencer, les salaires effectifs seront augmentés de 150 francs par mois pour tout le secteur. Les salaires minimums seront eux aussi revus à la hausse, à hauteur de 100 francs par mois. «Encore une semaine avant la fin des négociations, la SSE conditionnait les augmentations de salaire à une détérioration des horaires de travail, rapporte Simon Constantin, membre de la direction du secteur construction à Unia. De plus, l’augmentation des salaires minimums ne représentait que 60 francs. C’était bien entendu inacceptable. Il est clair que, pour beaucoup, les attentes étaient plus élevées et les travailleurs de la construction méritent plus.»

Pour le reste, si les syndicats n’ont pas réussi à faire passer leurs revendications sur le paiement des temps de déplacement, des pauses et sur la réduction du temps de travail pour un même salaire, ils ont réussi à repousser les attaques patronales, jugées brutales par le syndicaliste. «Les journées de grève dans toute la Suisse ont permis de balayer toutes les attaques en matière de temps de travail et contre les travailleurs âgés.»

Temps de travail

L’accord prévoit des nouveautés, mais pas de détérioration des règles sur le temps de travail. D’abord, l’année calendaire ne durera plus du 1er janvier au 31 décembre, mais du 1er mai au 30 avril de l'année suivante, date limite à laquelle le solde d’heures supplémentaires devra être payé. «Les limites actuelles à partir desquelles les heures supplémentaires doivent être payées à la fin du mois ont été conservées», explique Simon Constantin. Le compteur d’heures a été modifié en permettant un décompte soit entre 0 et 100, soit entre -20 et 80.

De plus, cinq jours de compensation ont été mis en place. «Ces jours de compensation seront fixés en début d’année sur des ponts ou des vacances, et les heures pourront être rattrapées plus tard.» Des jours de compensation supplémentaires ne peuvent être introduits qu’avec l’accord du syndicat.

Petites victoires

«Par ailleurs, nous avons obtenu quelques améliorations qui, mises bout à bout, font que l’accord est plutôt bon», se réjouit le responsable syndical. Il parle de la reconnaissance des diplômes étrangers – notamment français; du passage des machinistes de toute la Suisse en classe A; de l’indemnité de kilométrage pour les véhicules privés qui progresse de 0,60 à 0,70 francs; et, enfin, du versement du salaire intégral pendant le congé paternité de dix jours, au lieu des 80% prévus par la loi.

En parallèle, un groupe de travail sera chargé de faire progresser au-delà des négociations des points en suspens comme la protection de la santé ou l'organisation du temps de travail.

«Notre grande victoire aura été de parvenir à contrer les attaques de la SSE», conclut Simon Constantin.

Dernière étape

Une étape importante a été franchie, mais la messe n’est pas encore dite. Ce projet de nouvelle Convention nationale doit encore être soumis à l’approbation des organes de décision respectifs. La conférence professionnelle des syndicats aura lieu dans trois jours, le 10 décembre, et l’assemblée des délégués de la SSE se réunira, quant à elle, le 13 janvier 2023. Si l’une des deux parties refuse l’accord, il y aura un vide conventionnel.

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