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Unia refuse que les coiffeuses sans CFC soient tondues

Coiffeurse au travail.
© Thierry Porchet

Unia demande à Coiffure Suisse, la faîtière des employeurs, de revenir à la table des négociations afin de trouver une solution qui valorise le métier et garantisse des salaires dignes ainsi que des moyens en suffisance pour lutter efficacement contre le dumping.

Les négociations pour la CCT de la coiffure sont interrompues, les employeurs campant sur une position jugée inacceptable par le syndicat

Les négociations pour le renouvellement de la Convention collective de travail (CCT) de la coiffure sont pour l’heure dans l’impasse, les partenaires sociaux s’étant quittés fin février sans réussir à se mettre d’accord. La CCT bénéficie à plus de 11000 coiffeuses et coiffeurs actifs dans plusieurs milliers de salons et de barber shops.

«Nous avions entamé les négociations avec l’objectif de revaloriser la branche en augmentant nettement les salaires, en particulier pour le personnel expérimenté, et de renforcer significativement l’application de la CCT afin de pouvoir lutter encore plus efficacement contre le dumping salarial et la concurrence déloyale», relate Igor Zoric, membre de la direction du secteur tertiaire d’Unia et responsable de la branche coiffure. «Mais, à mi-parcours, les représentants de Coiffure Suisse, la faîtière des employeurs, se sont écartés de notre protocole d’accord en cherchant à augmenter les salaires des coiffeuses et des coiffeurs débutants avec CFC au détriment du personnel expérimenté. Leur proposition prévoit que le pouvoir d’achat serait maintenu aux seuls expérimentés avec CFC. Les employés expérimentés sans CFC restent loin d’un rattrapage du renchérissement et subissent des pertes de salaires réelles. Si les salaires des non-qualifiés baissent, cela va augmenter la pression sur les salons engageant du personnel qualifié. Aujourd’hui déjà, il existe une guerre des prix qui favorise l’embauche de personnel sans diplôme reconnu, près d’une coiffeuse sur trois est engagée en tant que non-qualifiée», explique le syndicaliste.

«Un autre problème avec cette proposition est que les salaires minimums pour non-qualifiés seraient plus bas ou au même niveau que le salaire minimum tessinois, le moins élevé des salaires minimums cantonaux.» Coiffure Suisse a d’ailleurs activement soutenu la motion Ettlin, approuvée par le Parlement en décembre et qui permettrait de ne pas appliquer un salaire minimum cantonal dans les branches disposant d’une CCT de force obligatoire. «Nous ne pouvons en aucun cas soutenir une telle stratégie.»

Renforcer les contrôles

Seconde pierre d'achoppement, l’application de la CCT. «Il faut augmenter fortement le financement pour les contrôles. Une CCT sans assez de contrôles ne peut pas lutter contre le dumping. Les 46% des entreprises contrôlées sont sanctionnées par une peine conventionnelle, mais nous n’avons pas assez de moyens de lutter encore plus efficacement contre le dumping. La proposition de Coiffure Suisse, hélas!, ne permet pas non plus de renforcer l’application de la CCT et n’ouvre pas de perspective pour les salons qui souhaitent offrir des prestations de qualité et soutenir la profession», ajoute Igor Zoric.

«La CCT se termine à la fin de l'année, nous avons demandé à Coiffure Suisse de revenir à la table des négociations pour trouver une solution qui valorise le métier et garantisse des salaires dignes et assez de moyens pour qu’on puisse lutter efficacement contre le dumping. Jusqu’à maintenant sans aucune réaction de leur part», regrette encore le syndicaliste.

Au préalable de ces discussions, les partenaires sociaux s’étaient entendus pour que les salaires soient augmentés de cinquante francs par mois pour toutes les catégories, la mesure est entrée en vigueur au début de l’année.

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