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Salaire minimum et stages: les syndicats s’expliquent

Le journal Le Temps prétend que des milliers de stages d’insertion sociale et professionnelle auraient disparu à cause du salaire minimum légal. La CGAS répond

Le 27 avril, le journal Le Temps publiait un article et un éditorial plutôt sévères sur le salaire minimum légal genevois, accusé d’avoir fait disparaître «des milliers de stages de réinsertion sociale, car ils doivent être payés 24 francs l’heure». «Un minimum qui revient au prix fort», selon la journaliste, qui assure que les PME, les communes ou les associations n’en ont pas les moyens.

Le lendemain, la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS) publiait un communiqué de presse afin de mettre «les points sur les i» sur les propos jugés abusifs du quotidien.

Elle a rappelé dans un premier temps que, déjà depuis 2016, donc bien avant l’entrée en vigueur du salaire minimum, les partenaires sociaux et l’Etat avaient décidé de mettre fin à la prolifération dans l’économie privée des faux stages, constitutifs de sous-enchère salariale. Cela signifie qu’on considère tout «stage» n’entrant pas dans un cursus de formation certifiant ou dans un dispositif d’insertion sociale ou professionnelle réglementé par le droit fédéral ou cantonal comme un véritable emploi devant respecter les usages de la branche. «Dans ce domaine, l’introduction du salaire minimum n’a fait que combler une lacune: fixer un salaire plancher obligatoire là où il n’y en avait aucun, concrétisant ainsi l’approche tripartite de la lutte contre la sous-enchère sur le dos des travailleurs qui entrent sur le marché du travail», se défend la CGAS.

Jouer le jeu

Pour la faîtière syndicale genevoise, les véritables stages d’insertion sociale et professionnelle ne sont pas menacés, et contrairement à ce que laisse entendre l’article du Temps, la plupart perdurent aujourd’hui. «Certaines institutions ou communes ont adapté leurs dispositifs, réhabilitant, grâce au salaire minimum légal, le caractère intégrateur, socialement et économiquement, d’un salaire décent. Cela a sans doute un coût sur le court terme, mais il n’y a pas de raison que les collectivités publiques n’y participent pas», écrit-elle dans son communiqué.

Causes d’exclusion à prendre en compte

Et de rappeler qu’il reste certaines situations qui peuvent justifier une exemption au salaire minimum, mais qu’il convient d’en définir des critères objectifs, ce à quoi s’emploient les partenaires sociaux et l’Etat au sein du Conseil de surveillance du marché de l’emploi, en collaboration avec les communes. Des travaux qui devraient aboutir à clarifier la situation prochainement.

Et la CGAS de conclure: «Il y a lieu de s’interroger, et surtout d’agir, sur les causes de l’exclusion sociale que subissent de nombreux jeunes et moins jeunes, sur la précarité dans laquelle sont plongées leurs familles, sur la violence économique et sociale qu’ils et elles subissent, et sur l’absence de perspectives que leur offre un monde du travail toujours plus dur et orienté vers la rentabilité maximale et immédiate. Mais ça, c’est évidemment moins facile que de tirer sur l’ambulance qu’est le salaire minimum légal.» A bon entendeur…

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