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La lutte pour l’égalité se joue aussi sur les bancs de l’école

Manifestaion du 14 juin 2019 à Sion.
© Thierry Porchet

Arrêt sur image à Sion, lors de la grève féministe de 2019.

La Commission fédérale pour les questions féminines a publié ses recommandations à la Confédération, aux cantons et à l’économie pour éliminer les discriminations liées au genre

Déjà à l’entrée dans la vie active, les jeunes femmes gagnent moins que les jeunes hommes. Et dès le départ, elles assument une part plus importante du travail de care non rémunéré. Voilà, entre autres, ce que la Commission fédérale pour les questions féminines (CFQF) publiait dans son rapport Bornatici en 2022 après avoir réuni et analysé des faits et des chiffres sur la situation des jeunes femmes en Suisse. Sur la base de ce rapport, la CFQF diffusait le 25 mai dernier dans un communiqué de presse ses recommandations à destination de la Confédération, des cantons et des milieux économiques. L’objectif? Eradiquer ces discriminations structurelles dans le système éducatif, de l’école à la formation continue en passant par la formation professionnelle.

Le genre au programme

«L’assimilation de représentations et d’attributions genrées commence à la naissance et se poursuit dans le milieu familial, scolaire et professionnel», introduit la CFQF. Ces stéréotypes sur les rôles de genre vont favoriser ces inégalités.

«L’école a un rôle important à jouer dans l’élimination des inégalités, car elle est une enceinte où l’on peut réfléchir sur les genres et l’égalité», écrit la commission dans son communiqué. L’enjeu est donc double: ancrer les questions de genre dans les plans d’études cadres et leur conférer un caractère obligatoire, et s’assurer que tous les moyens d’enseignement présentent les genres de manière non discriminatoire.

Ensuite, pour éviter que les jeunes filles limitent leur choix professionnel à un petit nombre de domaines et de métiers qui sont souvent moins bien rémunérés et qui offrent moins de possibilités de formation continue, le rôle du personnel enseignant et des équipes des centres d’orientation est crucial. «Pour lutter contre ce phénomène, il faut renforcer la mixité dans la formation professionnelle par des mesures ciblées et éliminer les discriminations structurelles dans les métiers comptant une proportion élevée de femmes.»

Autre cheval de bataille, s’assurer que les femmes restent dans la voie professionnelle qu’elles ont choisie et qu’elles n'interrompent ou ne quittent pas leur activité professionnelle. «Cela demande des mesures de lutte contre la discrimination dans les métiers atypiques du point de vue du genre. Il faut également améliorer les possibilités de formation continue dans les professions comptant une forte proportion de femmes.»

Le Conseil fédéral doit agir

Alors que le Conseil fédéral a adopté en avril 2021 la Stratégie Egalité 2030, première stratégie nationale qui vise à promouvoir spécifiquement l’égalité entre les femmes et les hommes, la CFQF invite la Confédération à y intégrer ses recommandations relatives à l’éducation et à la formation.

La commission appelle également le gouvernement à présenter un rapport exposant les mesures prises par la Confédération et les cantons pour lutter contre les stéréotypes de genre dans ces domaines et leur efficacité. Cette analyse détaillera la situation et contribuera à faire connaître et à partager des exemples de bonnes pratiques.

Retrouvez les publications sur: comfem.ch

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