Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Construction: Les patrons genevois refusent une hausse générale des salaires

La décision des patrons pourrait attiser la colère des maçons genevois, ici en novembre de l’année dernière.
© Olivier Vogelsang

La décision des patrons pourrait attiser la colère des maçons genevois, ici en novembre de l’année dernière.

Attentes des syndicats genevois déçues dans la construction. Unia, le Sit et Syna ont exprimé leur indignation face au refus de la section cantonale de la Société suisse des entrepreneurs (SSE) et du Groupement genevois d’entreprises du bâtiment et du génie civil de ne pas entrer en matière sur une augmentation générale des rémunérations. Et d’emboîter ainsi le pas à la SSE qui, fin octobre, a quitté la table des négociations salariales, campant sur sa position. Une attitude qualifiée d’«arrogante, de méprisante et d’irrespectueuse».

Dans un récent communiqué de presse, les organisations de travailleurs se sont dites stupéfaites du comportement de leurs partenaires locaux qui ont adopté la vision nationale, dénonçant dans ce cas-là aussi «une attitude honteuse face à la demande légitime des travailleurs» et insistant sur le contexte d’inflation. «Les travailleurs genevois ont subi de plein fouet l’augmentation du coût de la vie ainsi qu’une perte du pouvoir d’achat significative. Genève est une des villes suisses où les coûts sont les plus élevés, et fait partie des villes les plus chères du monde.» Unia, le Sit et Syna ont aussi évoqué la bonne santé du secteur du gros œuvre genevois qui, ces dernières années, «a pu jouir d’une très bonne situation avec des carnets de commandes remplis, ce qui a même conduit à une pénurie de main-d’œuvre». Une situation dont, affirment-ils, n’ont pas bénéficié les maçons. «La richesse produite s’est accumulée exclusivement dans les caisses du patronat.» Toujours selon leurs propos, les pronostics pour l’an prochain et même les années suivantes sont positifs. «Mais les astuces du patronat afin de multiplier les profits, comme la sous-traitance à large échelle, battent leur plein et ont pour seul but de faire des bénéfices sur le dos des travailleurs.»

Dans ce contexte, les syndicats demandent publiquement aux associations partenaires genevoises de revoir leur copie. Et d’octroyer à tous les travailleurs sans exception une hausse de 5% sur les salaires minimums et les effectifs. «Il existe une véritable urgence de revaloriser les salaires. Les marges bénéficiaires des entreprises le permettent largement.» Parallèlement, ils prient l’Etat, les communes, les régies publiques et semi-publiques de s’assurer que les sociétés du secteur octroient la hausse revendiquée. «En cas de refus, nous leur demandons de ne pas reconduire les contrats et les mandats publics de ces entreprises.» Unis, le Sit et Unia vont maintenant organiser une campagne sur les chantiers pour informer les travailleurs des dernières évolutions.

Pour aller plus loin

Paysagistes mieux lotis

Paysagiste au travail.

Les cantons de Fribourg, Neuchâtel, Jura et le Jura bernois se dotent d’une convention collective de travail dans la branche du paysagisme. L’accord fixe des salaires minimaux pour les différentes catégories de personnel, en fonction des qualifications et de l’expérience. Et comble ainsi un vide en Suisse romande

Travail au noir: Nyon abat ses cartes

Sur un chantier.

La ville lémanique a décidé d’imposer la carte professionnelle développée par les partenaires sociaux et qui permet de lutter contre la sous-enchère salariale

«Nous nous battons pour nos enfants et l’avenir de la branche»

Participants à la conférence.

Pour pallier la pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans la construction, le parlement des maçons d’Unia réclame de meilleures conditions de travail

«La dignité des travailleurs passe avant les délais!»

Chantier avant nettoyage et réaménagement.

Unia a épinglé une situation déplorable sur le chantier du Bristol à Genève. Grâce à son intervention, les lieux ont été rapidement nettoyés et réaménagés