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Le sexe tarifé considéré comme un travail

Vania remet un prix à la chercheuse
© Florian Bachmann

La présidente d'Unia, Vania Alleva (au milieu), avec la gagnante du prix principal, Sarah Baumann (à droite), et le lauréat du prix de la relève, Luc Ruffieux.

Dans sa thèse de doctorat, Sarah Baumann retrace les conditions dans lesquelles les prostituées devaient travailler dans les années 1950 à 1980. Elle reçoit le prix scientifique d'Unia pour cette recherche.

Quel a été l'impact de la libération sexuelle sur le travail des prostituées? Qui a tiré profit du travail sexuel des femmes? Comment les travailleuses du sexe se sont-elles défendues contre la répression des autorités? C'est sur ces questions que l'historienne Sarah Baumann se penche. Pour sa thèse, elle reçoit le prix scientifique doté de 4000 francs offert par Unia.

Le syndicat le décerne tous les deux ans. Il a pour but de récompenser des recherches sur le thème du travail. Les chercheuses et les chercheurs pouvaient soumettre des travaux de fin d'études rédigés au cours des deux dernières années. Un jury composé de spécialistes a élu la thèse de Sarah Baumann intitulée Libéralisation précaire. Le travail sexuel des femmes dans les villes suisses. Le prix a été remis le 13 décembre à l'Université de Zurich dans le cadre d'une conférence de Laboris, le réseau suisse de recherches sur le travail.

Un travail particulièrement précaire

Vania Alleva, présidente d'Unia, a souligné la perspective de Sarah Baumann sur la prostitution: «Elle comprend et étudie le commerce du sexe de manière conséquente comme un travail.» Une forme d’activité particulièrement précaire, caractérisée par l'instabilité, l'absence de protection et la vulnérabilité sociale et économique. Selon Vania Alleva, l'auteure remet ainsi le scandale de la prostitution à sa place: «Ce qui est honteux, ce ne sont pas les personnes qui exercent ce travail, mais les conditions sociales dans lesquelles il se déroule.»

Un chapitre peu glorieux

Unia a également décerné un prix de la relève de 1000 francs. Il a été remis à Luc Ruffieux pour sa contribution à l'histoire de la FTMH, l'une des organisations qui ont précédé Unia. Dans son travail de master, Luc Ruffieux montre comment la FTMH a réagi à l'automatisation de l'industrie dans les années 1980 – globalement de manière défensive et loin de la base. Cela doit aussi être compris comme un appel au présent, selon Vania Alleva: «Les syndicats ne doivent pas se contenter d'un rôle réactif. Ils doivent lutter avec courage et détermination pour que les développements technologiques soient façonnés dans l'intérêt de la population.» 

Article paru dans Work

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