Relancer le pouvoir d’achat
Véronique Polito, vice-présidente d’Unia, a qualifié cette perte générale de pouvoir d’achat de «poison», pour la population mais aussi pour notre économie.
Tour d’horizon de la situation et des revendications dans les principales branches du syndicat.
Dans le commerce de détail, qui se porte bien mais où les salaires sont «à la traîne», Unia exige la compensation intégrale du renchérissement et le rattrapage des pertes de pouvoir d’achat, une augmentation conséquente des salaires minimums, ainsi que des hausses réelles de salaires pour tout le monde.
La syndicaliste déplore que, dans l’hôtellerie-restauration, les salaires effectifs n’ont pas été adaptés au renchérissement ces dernières années. «Il en résulte un exode du personnel qualifié ou non. C’est pourquoi Unia exige que les salaires réels soient adaptés au moins dans la même mesure que les salaires minimums ces deux dernières années, à savoir à hauteur de 6% au minimum.»
Dans la branche du travail temporaire, qui a presque doublé sa masse salariale depuis 2012, en partie grâce à la pandémie, les conditions restent très précaires. Voilà pourquoi les syndicats réclament un rattrapage complet du renchérissement, mais également une augmentation réelle des salaires minimums de 200 à 250 francs.
Du côté de la construction et de l’artisanat du bâtiment, deux branches florissantes, les rémunérations stagnent alors que les conditions de travail se dégradent et le personnel vient à manquer cruellement. Pour booster l’attractivité de ces métiers, Unia demande la compensation intégrale du renchérissement plus au moins 1% d’augmentation des salaires pour tous.
Enfin, dans l’industrie, la responsable syndicale rappelle que «les bonnes perspectives économiques doivent aussi profiter aux salariés». «Dans l’industrie horlogère conventionnée, tous les salaires ont été revalorisés au 1er janvier 2023 à hauteur de l’inflation constatée en 2022 (3,5%). Ce mécanisme reste valable pour cette année. Malgré cela, les salaires restent globalement à la traîne dans cette industrie du luxe qui bat des records de chiffre d’affaires ces dernières années.»
Enfin, la branche pharmaceutique et chimique est «emblématique de l’avidité et du manque de redistribution des revenus du travail, selon Véronique Polito. Alors que les dividendes et les rémunérations du management augmentent, les salariés ont vu leurs salaires baisser. Dès lors, nous nous acheminons vers une revendication salariale prenant en compte la compensation intégrale du renchérissement, la compensation des hausses d’assurance maladie et une augmentation des salaires réels, soit une augmentation autour des 5%.»