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Une famille aux visées solidaires

Dejan Adzijoski et ses deux fillettes, entourés de leur matériel de travail et visières sur la tête.
© Olivier Vogelsang

Dejan Adzijoski et ses deux fillettes ont fabriqué 550 visières offertes gratuitement à des associations caritatives.

La pandémie de coronavirus a généré des élans de solidarité concrète comme celui de la famille Adzijoski à Aclens qui s’est attelée à la fabrication de visières. Chapeau!

La période de semi-confinement aura été, pour Dejan Adzijoski et sa famille, synonyme de télétravail, d’école à la maison et de... fabrication artisanale de visières. En mars dernier, choqué par les images dramatiques provenant d’Italie et la problématique de manque de masques, cet homme, marié et père de trois enfants, décide de réagir. La pandémie commence à se propager dans notre pays. Les risques de carence d’équipement sont aussi évoqués. L’homme conçoit alors un modèle de visière de protection. «J’ai réfléchi à un prototype peu coûteux et simple à réaliser», précise cet ingénieur en microtechnique de formation qui travaille aujourd’hui dans une agence de placement comme consultant pour les métiers de l’industrie. Le principe développé est simple et efficace, comprenant une feuille de plastique souple et des éléments de support faciles à assembler. Le bricoleur décide alors, avec l’aide de ses deux aînées, Anastasija, 9 ans, et Teodora, 6 ans, de se lancer dans l’aventure. Et monte, dans le garage de sa maison à Aclens, dans la campagne vaudoise, une petite chaîne de production. Le matériel étant commandé sur Internet, profitant d’un jour de chômage partiel par semaine, il confectionne avec ses deux fillettes – qui au découpage des feuilles, qui au collage ou à la perforatrice, etc. – plus de 550 visières. «L’équivalent d’une personne oeuvrant un mois à plein temps», évalue Dejan Adzijoski. Les protections ont été offertes à des bénévoles d’associations caritatives afin d’assurer leur sécurité. Et le natif de Macédoine de montrer, ému, plusieurs lettres de remerciements des bénéficiaires. Parmi ces derniers, la Fondation Mère Sofia, qui distribue des repas aux sans-abri. Une structure que la famille avait visitée.

Fibre sociale

«C’est important de savoir ce qui se passe et de partager. Nous vivons dans une jolie maison, le frigo est plein. Tout fonctionne. Mais il y a d’autres réalités», souligne Dejan Adzijoski aussi soucieux de sensibiliser ses enfants à la pauvreté. «On a eu de la peine de voir ça, d’apprendre que des gens vivent dans la rue, intervient Anastasija. Papa, en tout cas, a eu une bonne idée d’aider.» «Et puis, on aime bien bricoler, c’était pas trop difficile», renchérit la cadette. Une initiative qui aura aussi eu un effet bénéfique sur les Adzijoski: «Elle nous a aidés à évacuer le stress généré par cette période difficile en étant réunis autour d’une action concrète et positive. De beaux souvenirs.»

Aujourd’hui, Dejan Adzijoski veut passer le témoin à l’association Confluences, active dans l’intégration des migrants, et à l’Institution de Lavigny, qui s’occupe de personnes atteintes dans leur santé. «Les résidents pourront poursuivre le projet et fabriquer des visières en grande quantité en vue d’une éventuelle deuxième vague. Pour se protéger. Et les distribuer à des personnes qui en auraient besoin. Une démarche valorisante propice à sauver des vies», poursuit le jeune quadragénaire, qui n’en est pas à sa première action solidaire, engagé ponctuellement dans différents projets bénévoles d’intégration par le travail et le sport. Une fibre sociale qu’il exprime également en tant que membre d’Unia. «Je ressens le besoin de me battre pour les autres. J’ai besoin d’agir. Sinon, je m’éteins...»

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