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Voter, un geste essentiel pour défendre l’AVS!

Plus que dix jours pour convaincre. Pour que tous les indécis et tous ceux n’allant habituellement pas voter le fassent. Plus que dix jours pour redoubler d’efforts afin que le 25 septembre, le Non à AVS 21 et le Non à la hausse de la TVA sortent victorieux des urnes. Plus que dix jours pour éviter que notre assurance sociale solidaire ne bascule vers un nouveau démantèlement, d’abord par l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans, ensuite par la hausse du départ à la retraite de toutes les personnes qui, au vu des faibles rentes attendues, seront contraintes de travailler jusqu’à 66, 67 ou même 70 ans comme le permettra cette contre-réforme si elle est acceptée.

Pour faire passer AVS 21, la droite nous parle d’égalité, de solidarité… Or c’est bien du contraire dont il s’agit. La semaine dernière, le Conseil fédéral adoptait un rapport sur les écarts de revenus entre femmes et hommes, rapport qu’il a élaboré à la suite d’un postulat déposé en septembre 2019, trois mois après la massive Grève des femmes du 14 juin, par la conseillère nationale bâloise Samira Marti. Ce rapport ne fait que confirmer ce que crient les syndicats et les collectifs féministes depuis des lustres: l’égalité, pourtant inscrite dans la Constitution fédérale depuis 1981 et dans la loi depuis 1996, n’est toujours pas réalisée, tant en matière de salaires que de rentes, et de répartition du travail rémunéré et non rémunéré.

Le rapport affiche des chiffres toujours effarants, montrant que rien n’a bougé ces dernières années. Ainsi, pour ce qui concerne les écarts de salaires, ils s’élèvent encore à 19,6% dans le secteur privé et à 18,1% dans le secteur public. La part inexpliquée de ces différences, soit celle ne relevant pas de caractéristiques personnelles (âge, formation, années de service) ou de facteurs professionnels (position, branche, etc.) est de 8,7% dans le privé et de 6,8% dans le public. Concrètement, au-delà des pourcentages, il s’agit bien d’espèces sonnantes et trébuchantes. Le rapport chiffre cette différence inexpliquée à 684 francs par mois en moyenne dans le privé et à 602 francs par mois dans le secteur public.

L’écart de rente gigantesque entre femmes et hommes est aussi confirmé par la publication. Si le 1er pilier, l’AVS, présente des rentes quasi égales, en raison de son système solidaire et de répartition, le 2e pilier affiche une inégalité crasse. A cause de cette inégalité, l’écart de rente globale (AVS et LPP) se monte à plus d’un tiers. Et les chiffres de la LPP sont affolants: seules 49,7% des femmes touchent une rente du 2e pilier, contre 70,6% des hommes. Et cette rente est en moyenne d’un montant de 47% inférieur à celle d’un homme, soit presque la moitié!

Tous ces chiffres devraient inciter à rejeter vivement AVS 21 pour contrer le démantèlement de nos retraites. Ils montrent aussi que si l’égalité salariale était réalisée, des centaines de millions de francs pourraient alimenter chaque année les caisses de l’AVS, ouvrant ainsi la voie à une hausse des rentes pour toutes et tous. Or le Conseil fédéral n’entend pas tirer les conclusions qui s’imposent des chiffres qu’il publie lui-même… Non content d’autoriser le patronat à continuer de violer la Loi sur l’égalité, il fait le forcing pour imposer une réforme de l’AVS dont les femmes sont les premières victimes. Il faut mettre fin à cette hypocrisie. Voter 2x Non à AVS 21 est un élément essentiel pour y arriver et préserver ainsi notre assurance sociale!