Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Le plan social de Novartis a été signé à Bâle

Les commissions du personnel et le gérant de la pharma ont signé un plan social pour les quelque 500 employés licenciés

Le plan social signé entre Novartis et les commissions du personnel prévoit des indemnités conséquentes, mais n'empêche pas le licenciement des employés entre 55 et 58 ans. Reste que d'ici 2015, Unia espère encore que le nombre de suppressions de postes sera revu à la baisse.

Suite à la restructuration de Novartis décidée l'automne dernier, un plan social a été signé le 22 février dernier, soit la veille de l'assemblée générale du groupe. Il s'appliquera en 2012 et 2013 pour les employés licenciés dans le secteur de la recherche et du développement, et jusqu'à fin 2015 dans la production. Sur les 760 licenciements annoncés, il est actuellement prévu qu'un tiers soit déplacé dans une autre unité, un tiers mis en préretraite et un tiers licencié. Ce sont donc 500 postes environ qui devraient être supprimés.
Jean-Marc König, président de la commission du personnel bâlois de Novartis et vice-président de la branche chimie à Unia, et Serge Gnos, secrétaire régional d'Unia Nord-Ouest de la Suisse, se disent satisfaits de ce plan social, mais émettent toutefois quelques critiques.
Les points positifs sont notamment la création d'un fonds spécifique de 4,5 millions de francs débloqué pour la formation des employés ou pour des soutiens financiers spécifiques jusqu'à 3 ans après le licenciement. Une préretraite dès 58 ans sera en outre possible, avec des versements annuels supplémentaires pour combler les manques à gagner.

Concessions
Mauvaise nouvelle par contre, les employés entre 55 et 58 ans pourront être licenciés. «On s'est battu comme de beaux diables pour les protéger du licenciement, car à cet âge, le marché de l'emploi, c'est mort! Cependant, comme ce sont des secteurs entiers qui disparaissent, Novartis a estimé que ce n'était pas possible», regrette Jean-Marc König. Celui-ci reste néanmoins optimiste: «Je pense que peu d'employés, entre 55 et 58 ans, vont être licenciés, car ces licenciements coûteraient très cher...» En effet, ceux-ci auront droit à dix mois d'indemnités de salaire (y compris les 4 mois de dédite). S'ils ne trouvent pas un emploi dans ce délai, ils toucheront 40% de leur salaire brut jusqu'à 58 ans (âge qui leur donne le droit à une préretraite); montant auquel il faut encore ajouter une annuité de départ d'au minimum 100000 francs.
Pour les employés licenciés qui ont moins de 55 ans, l'âge et les années d'ancienneté fixent le nombre de mois d'indemnités de salaire.

Moins de licenciements?
Reste que le nombre de suppressions de postes pourrait encore évoluer d'ici 2015. «Nous sommes convaincus que c'est encore possible de diminuer le nombre de licenciements», estime Serge Gnos. Même écho du côté de Jean-Marc König qui avoue son incompréhension, notamment quant aux 190 licenciements prévus dans le secteur de la production: «Actuellement tout le monde est au taquet. Et Novartis ne trouve même plus sur le marché des temporaires qualifiés. Peut-être que la direction va encore changer d'avis d'ici 2014 ou 2015, car, finalement, elle se base sur des prévisions qui ressemblent à celles de la météo.» Et le militant de rappeler: «Il y a 4 ans, le plan de restructuration international a généré des licenciements à Bâle. Mais, depuis, davantage de personnes ont été engagées...»

Aline Andrey

 


Unia prend la parole à l'assemblée générale de Novartis

Lors de l'assemblée générale de Novartis à Bâle le 23 février dernier, le secrétaire syndical d'Unia Vaud, Yves Defferrard, a interpelé la direction de Novartis. Malgré le sauvetage de l'usine de Prangins en début d'année, il a notamment relevé les méthodes utilisées lors de l'annonce des restructurations sur les sites vaudois et bâlois en automne dernier. Pour rappel, les salariés et le syndicat avaient été mis devant le fait accompli sans aucune possibilité de dialogue ou de négociation. Du moins, dans un premier temps.
Yves Defferrard a également souligné que si l'entreprise veut, comme elle le prétend, être respectueuse des conditions sociales, elle doit appliquer la Convention collective de travail (CCT) pour l'ensemble des salariés. Actuellement, seuls 20% des employés sont couverts par une CCT.
Le secrétaire syndical a aussi appelé les actionnaires à suivre les recommandations de vote de la Fondation Ethos et Actares (Actionnariat pour une économie durable). Depuis des années, les deux organisations s'insurgent contre la politique de rémunération des instances dirigeantes. A noter qu'en 2011, le CEO Joe Jimenez a touché quelque 15,2 millions de francs et le président du conseil d'administration Daniel Vasella 13,5 millions de francs. Des revenus en hausse par rapport à 2010. En 2011, 39% des actionnaires s'étaient d'ailleurs opposés à ce système salarial. Cependant, cette question n'était pas à l'ordre du jour, car Novartis prévoit que le vote sur les rémunérations ne peut avoir lieu que tous les trois ans. Dès lors, en réaction, Ethos appelait à ne pas réélire les deux membres du conseil d'administration, William Brody et Srikant Datar, responsables de cette situation en tant que membres du comité de rémunération. Or, la majorité des actionnaires les ont réélus et ont approuvé l'ensemble des résolutions proposées par le conseil d'administration de Novartis.

AA