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Payot augmente le temps de travail, sans compensation

Les libraires travailleront une heure de plus par semaine sans gagner plus. En contrepartie aucun licenciement économique

Contre la garantie du maintien des emplois, les employés de Payot travailleront une heure de plus par semaine (au prorata du pourcentage d'engagement) sans compensation salariale. C'est l'accord temporaire conclu le 16 avril entre les syndicats Unia et Syndicom, la large majorité des employés et la direction de l'entreprise, qui demandait initialement deux heures de travail non payé supplémentaires. La durée de cet accord court du 1er mai au 31 décembre. Durant ce laps de temps, aucun licenciement économique ne pourra être prononcé. La commission paritaire sera informée de tout autre licenciement. Les départs volontaires ne seront pas remplacés et aucun engagement n'aura lieu. Des employés pourront être déplacés dans d'autres magasins de Suisse romande selon les besoins, mais seulement sur une base volontaire et temporaire. Les frais liés à ces éventuels transferts seront pris en charge par Payot. A noter que les apprentis et les personnes payées à l'heure ne sont pas concernés par cet accord temporaire.

Secteur en crise
«Les libraires ont considéré que le maintien des emplois était prioritaire. Alors que la situation reste préoccupante de manière générale dans le commerce de détail et pour le marché du livre. Les problèmes d'approvisionnement, notamment suite à l'échec de la votation sur le prix unique du livre, les transformations des habitudes et du marché font que la baisse du chiffre d'affaires est importante», explique Muriel Chenaux Mesnier, responsable du secteur tertiaire à Unia Vaud. Elle ajoute: «La mise en vente de Payot est une inquiétude de plus pour les salariés.» Pour rappel, le directeur général de Payot, Pascal Vandenberghe, a annoncé début mars qu'il voulait vendre, sans qu'aucun nom d'acheteur potentiel n'ait été prononcé.
Pour l'heure, la secrétaire syndicale rappelle toutefois que, grâce à l'application d'un avenant à la CCT alémanique de la branche, les conditions de travail restent meilleures en Suisse romande, notamment avec les 38,5 heures par semaine (39,5 dès le 1er mai donc), les 5 à 6 semaines de vacances et la protection contre le licenciement de 720 jours en cas de maladie. Muriel Chenaux Mesnier: «On espère le maintien de ces acquis pour la suite, et une amélioration de la situation de Payot qui doit certainement passer par la stabilisation des prix en relation avec le taux de change entre l'euro et le franc suisse.»


AA